Sepideh Farsi, cinéaste iranienne, qui a passé une partie de sa vie en exil, échange en distanciel avec Fatma Hassona, une photojournaliste palestinienne de Gaza.
PUT YOUR SOUL ON YOUR HAND AND WALK de Sepideh Farsi 1h50, France / Palestine / Iran, 2025 « Ceci est ma réponse, en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai rencontré Fatima Hassouna. Elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenus le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens. » – Sepideh Farsi
VIDEO
-----
« Un film à deux voix, celle de Fatma Hassona et celle de Sepideh Farsi. Un film qui a secoué le festival de Cannes. Un film qui secouera tout qui ira le voir, à Bruxelles et ailleurs.
Fatma Hassona était une photoreporter, une jeune femme qui vivait à Gaza, qui documentait le désastre, les massacres, la fin d’un monde. Le 16 avril 2025, elle et toute sa famille sont mort·es dans le bombardement de leur immeuble par l'armée israélienne. Ce qui reste d’elle, ce sont ces échanges, ce dialogue avec Sepideh Farsi. Ce qui reste d’elle, ce sont ces photos dramatiques et exceptionnelles qu’elle a prises dans sa ville devenue un champ de ruines, un cimetière, un enfer.
Pour le Cinemamed, ce film représente ce qu’est notre festival. Un espace, un lieu où l’on dialogue, où l’on questionne, on l’on montre ce qui agite, secoue, bouleverse les sociétés méditerranéennes. Un lieu de cinéma aussi, où la qualité des films prime, et c’est le cas ici.
Mais ce n’est pas un film comme les autres. Il y a la force, la sincérité de ce que se disent ces deux femmes. Un dialogue qui a lieu "à l’occasion de", mais qui aurait eu lieu de toute façon, parce qu’elles avaient à se dire. Fatma a dit ce qu’elle pouvait avant d’en être empêchée définitivement : elle dit sa vie, sa famille, son travail de photographe, ses rêves, ses envies. Sepideh Farsi accompagne cette parole, dans un face à face virtuel imposé par la situation, elle questionne, elle s’inquiète, elle répond, elle rit aussi. Parce qu’il y a chez Fatma Hassona ce sourire, cet optimisme, cette détermination qui écrasent nos doutes. Il reste ses photos, qui montrent l’horreur, la mort, l’injuste et l’injustifiable. Des photos qui ne sont pas de simples prises de vues, de simples témoignages, c’est que Fatma Hassona était, est : une immense photographe.
Il faut voir ce film pour sa qualité, sa justesse, sa manière de dire et d’évoquer. Il faut aller voir ses photos pour ce qu’elles disent, évoquent, révèlent d’une incroyable photographe. »
Massimo Bortolini, pour le Cinemamed