Bruissements végétaux

Indicatrices du réchauffement climatique, ressources pour l'industrie pharmaceutique, trend Tik Tok ou incarnation d'une consommation durable, les plantes traduisent aujourd'hui un rapport complexe et souvent paradoxal de l'humain au monde végétal. En même temps source de savoir scientifique, produit d'un marché globalisé ou objet de décoration, elles font l'objet d'investigations multiples par les artistes, entre travaux documentaires, formes spéculatives ou expérimentales, essayant d'en saisir les multiples significations culturelles. Alors que le genre monstera, pourtant exotique et conséquence directe de la colonisation, est perçu en Occident pour son potentiel décoratif essentiellement, le palmier du Tessin est devenu, en quelques années, le symptôme de l'invasion biologique et du réchauffement du climat. Alors que de nombreuses plantes sont déconsidérées, car insignifiantes, invasives, "inutiles" ou peu photogéniques, d'autres envahissent les commerces, les intérieurs et les réseaux sociaux.
À travers une grande diversité de travaux, entre récit personnel, documentation scientifique, exploration virtuelle ou images d'archive, cette exposition souhaite prendre acte des significations multiples du monde végétal dans le contexte culturel actuel, tout en investiguant les formes multiples que celles-ci peuvent revêtir pour les artistes. S'intéressant à l'importance très variable qui est accordée à des espèces spécifiques, à leur représentation virtuelle, leur potentiel esthétique ou leur valeur médicinale, elle souhaite comprendre ce dont notre rapport aux plantes pourrait être symptomatique.
Avec Saskia Groneberg, Yann Gross, Yann Haeberlin, Felicity Hammond, Hilla Kurki, Yann Mingard, Lea Sblandano, Berit Schneiderheit, Bernard Tullen, Magdalena Wysocka & Claudio Pogo, ainsi que Les Conservatoire et Jardin botaniques de Genève.