Par Stéphane Izri , Archéologue prospecteur aérien, UMR 6298 Chrono-environnement, et Pierre Nouvel, Professeur d'archéologie de la Gaule romaine, Université de Dijon / UMR 6298 Artéhis.

Pierre nouvel est docteur en archéologie, spécialiste de l’occupation du bassin de l’Yonne de l’âge de Bronze au Haut-Moyen Age .

Stéphane Izri est chercheur à l’université de Franche-Comté au sein du laboratoire Chrono-environnement .

Tous deux font partie de l’équipe du programme de recherche autour du site du Châtelet de Gourzon à Bayard-sur-Marne.

La prospection aérienne, qui permet d’observer les vestiges archéologiques enfouis grâce aux perturbations qu’ils causent à la végétation qui les surmonte, s’est largement développée depuis les années 1960 en Bourgogne et en Champagne. Cependant, les plateaux et les vallées de la Haute-Marne sont restés jusqu’à très récemment en marge de ces travaux, probablement parce que les conditions optimales de révélation (sécheresse de printemps, champs de céréales) y étaient plus rares qu’ailleurs. Les sécheresses vernales de 2011, 2014 et 2015, mais aussi celles d’été qui se succèdent depuis quelques années permettent cependant d’y découvrir, contre toute attente, une multitude de site de toutes périodes. Ce sont près de 1200 anomalies archéologiques qui ont été enregistrées par notre équipe depuis 2009, pour certaines remarquables. La région de Saint-Dizier, qui se caractérise par des sols de graviers tout à fait propice, n’est pas en reste. Cette communication se donne pour but de présenter les découvertes les plus marquantes réalisées dans cette région et qui sont encore, pour la presque totalité, inédites. Une progression chronologique permettra d’observer les vestiges des civilisations passées, depuis les vestiges des premiers agriculteurs, en passant par les nécropoles des âges des métaux, les nombreuses fermes gauloises ou romaines jusqu’aux traces de fortification construites par Charles-Quint lors du siège de Saint-Dizier en 1544.