La musique instrumentale du bassin des Carpates conserve encore aujourd'hui bien vivantes nombre de ses anciennes traditions populaires. Le style de l'orchestre à cordes, la richesse rythmique des danses et la variété des formes improvisées s’inscrivent dans une chaîne de transmission orale séculaire.
Dès le début du XXe siècle, avec l'invention du phonographe, l'enregistrement de ce vaste héritage a commencé, suscitant l’intérêt des (ethno)musicologues, parmi lesquels Béla Bartók, Zoltán Kodály et Constantin Brăiloiu – ce dernier demeurant bien connu des Genevois amateurs de ces musiques grâce à son ardente collaboration avec le Musée d'ethnographie de Genève (MEG) par le biais des Archives internationales de musique populaire (AIMP). Cependant, ce travail est longtemps resté l'apanage de spécialistes parcourant surtout le monde rural, celui des « musiques paysannes », et donc sans véritable ancrage dans la culture urbaine. A ne mettre que sur notre site…
Dans les années 1970, un groupe de jeunes musicien·nes a réalisé l'importance d’ouvrir à un large public ce patrimoine et de l'intégrer dans la culture citadine. Ce mouvement de renouveau a depuis formé plusieurs générations de musicien·nes et de danseur·ses en Hongrie. Il constitue aujourd'hui un divertissement très apprécié par toutes les générations, et notamment par des dizaines de milliers de jeunes, surtout au sein des táncház (littéralement « maison de la danse », en hongrois) où se tiennent chaque semaine des bals dînatoires enfiévrés ! Ces derniers sont aussi des lieux d’enseignement essentiels dans la transmission intergénérationnelle des traditions de Hongrie et de Transylvanie (Roumanie).
Le concert de ce soir offre un aperçu de ces richesses musicales, en retraçant l'évolution de la musique instrumentale traditionnelle et de ses divers styles régionaux, avec un trio à cordes composé d’un violon, d’un alto (brach) et d’une contrebasse, agrémenté d’un cimbalom, un des instruments les plus emblématiques et appréciés de la musique hongroise, y compris tsigane. Parmi les artistes du groupe figurent deux éminents musiciens de la prestigieuse Académie de musique Ferenc Liszt de Budapest, reconnus comme des figures majeures de ce mouvement de « renaissance musicale ».

Quartett Levente :
Levente Székely : violon
Péter Árendás : brácsa (alto traditionnel)
Dániel Szabó : cimbalom, voix
András Lelkes : contrebasse

Avec la participation dansée de József Trefeli et Zsuzsanna Thuma Campi