UN MONDE À GUÉRIR

Avec plus de 600 images de 1850 à nos jours, l’exposition lève le voile sur un patrimoine exceptionnel. Une exposition pour nous interroger sur l’image humanitaire et ses récits.

Graphisme : Notter+Vigne Image : Anonyme, Secouriste de la Croix-Rouge portant une femme blessée sur son dos, Vólos, Grèce, 1955 © FICR

Du 16 novembre 2021 au 24 avril 2022, le Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (MICR) lève le voile sur plus de 600 photographies issues des collections du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. En parcourant cet immense patrimoine resté peu exploré à ce jour, l’exposition interroge l’image humanitaire et notre manière de la regarder. Une journée portes ouvertes est organisée le samedi 20 novembre pour célébrer son ouverture.

Omniprésente dans l’actualité, l’image humanitaire est entrée dans notre quotidien il y a plus d’un siècle. Elle nous paraît souvent immédiate et univoque. La photographie cadre une scène et en offre une interprétation. Nous croyons tout comprendre d’un évènement sans même penser au hors-champ. Or la réalité du terrain est toujours plus complexe que sa représentation, qui est forcément fragmentaire.

Partager un patrimoine photographique exceptionnel

Un monde à guérir est le fruit de plus de deux ans de recherche menée au sein des collections du MICR, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Le projet est coproduit en partenariat avec les Rencontres de la photographie d’Arles, où il sera présenté lors de l’édition 2022 du festival.
Entre images publiques, conçues pour communiquer l’urgence de l’action humanitaire, et images plus confidentielles, l’exposition révèle, sur une très grande variété de supports, un patrimoine resté peu exploré à ce jour. Réunissant de grands noms de la photographie, notamment de l’agence Magnum Photos tels que Werner Bischof et Susan Meiselas ou encore Henri Cartier-Bresson, Un monde à guérir présente aussi des images prises par des collaborateurs et collaboratrices du Mouvement et par des personnes directement affectées par les crises. Aboutissant sur une section consacrée aux travaux d’Alexis Cordesse qui partage les photographies personnelles conservées par les migrants, elle offre une multiplicité des points de vue et attire l’attention du public sur la complexité du terrain, au-delà de sa représentation.

Nouvelles clés de lecture des images qui font l’actualité

Un monde à guérir propose, étape par étape, des clés de lecture pour comprendre les codes de représentation de l’image humanitaire. Le public est invité à la regarder dans une perspective critique et interroger d’où elle vient, ce qu’elle raconte et ce qu’elle ne montre pas. En parcourant les intentions à l’œuvre, elle articule une grammaire visuelle de l’action humanitaire qui nous permet d’outiller notre regard.

Pour Nathalie Herschdorfer, commissaire de l’exposition, il s’agit de valoriser la mission utilitaire de la photographie et ce que les images disent de notre époque : « La connaissance du passé, de l’histoire, s’est beaucoup faite au travers de l’écrit. Or l’histoire humanitaire ne peut pas être abordée sans celle de la photographie. Seulement 25 ans séparent l’invention de la photographie en 1839 et la création du CICR en 1864, leur destin respectif est intimement lié. Aujourd’hui plus que jamais, il est difficile de concevoir l’humanitaire sans image ».

Le MICR pose une question centrale : en quoi l’action humanitaire nous concerne-t-elle toutes et tous, ici et maintenant ? L’exposition offre une piste de réponse. Pour Pascal Hufschmid, directeur du MICR et initiateur du projet : « Avec Un monde à guérir, nous souhaitons partager un patrimoine photographique exceptionnel conservé au cœur de la Genève internationale. Il nous permet de poser un regard différent sur les images de conflits ou de catastrophes qui font l’actualité quotidienne de nos médias. Dans le domaine humanitaire, une image ne vaut jamais mille mots ».

Carte blanche au photographe Henry Leutwyler dans les collections du MICR

En parallèle à l’exposition Un monde à guérir, le MICR présente une vidéo d’Henry Leutwyler produite en 2021 à l’occasion de la Biennale de la photographie de Genève, NO’PHOTO. Le MICR a donné carte blanche au photographe pour redécouvrir ses collections, uniques et hétérogènes. Sous son objectif attentif et généreux, les objets les plus divers prennent vie et racontent une nouvelle histoire. Leutwyler observe le moindre détail, crée des liens inédits et réorganise les collections avec rigueur, curiosité et poésie. Les collections s’affirment ainsi dans toute leur matérialité et leur vulnérabilité. A travers ses images, Leutwyler nous amène à écouter ce que les objets eux-mêmes ont à dire et nous interroge sur notre façon de les regarder.

L’exposition est coproduite par le MICR et les Rencontres de la photographie d’Arles. Elle est issue des collections Musée, du Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (CICR) et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). L’exposition bénéficie du soutien de la Confédération suisse, de la République et canton de Genève, et de la Ville de Genève.

A propos du lieu

Avenue de la Paix 17, 1202 Genève

http://www.ville-geneve.ch/plan-ville/musees/musee-international-croix-rouge-croissant-rouge/