Moss People
« Moss People » se traduit littéralement par Les gens de mousse.
Ces sculptures évoquent un monde imaginaire, souvent peuplé de figures féeriques, sorties de contes nordiques dans lesquels des petits personnages se transforment peu à peu en éléments du monde végétal. Indépendants, la provenance de ces êtres reste mystique et méconnue, alimentant le mystère qui plane au-dessus d’eux. Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont décrits comme des enfants sauvages, soudés, au cœur de la nature pour laquelle ils aspirent le plus beau dessein.
L’œuvre de Kim Simonsson est évolutive et se diversifie à mesure que les années passent, alimentant les mythes oniriques associés à l’imagerie de la forêt. Intrépides, les Moss People incarnent une réponse aux mises à l’épreuve des éléments de la nature ; certains se transforment en sculptures de glace, tandis que d’autres recouverts par la mousse, deviennent partie intégrante du monde végétal.
Son univers particulier révèle toujours une mise en scène travaillée, lui permettant d’inscrire ses personnages dans divers contextes. L’artiste les photographie souvent en pleine nature et se confondent avec le paysage. A l’inverse, il les immortalise parfois dans un environnement plus industriel, les extirpant de l’imaginaire auquel elles appartiennent.
Porté par l’envie de donner à ses êtres une identité propre, Kim Simonsson tient à créer un effet visuel particulier. Sur la Rambla, il « souhaite que les gens lèvent les yeux », s’émerveillent et s’interrogent sur ces personnages de la forêt, et, « peut-être que le soir, lorsque les rues se calmeront, les sculptures prendront vie et communiqueront avec ceux qui se promènent autour d’elles ». Le caractère énigmatique des Moss People que leur confère Kim Simonsson provient de l’idée sous-jacente du voyage d’une société utopique dont la langue serait basée sur la langue internationale des signes, un outil fréquemment utilisé pour apprendre aux jeunes enfants à parler.
Tous les personnages de Kim Simosson sont pourvus d’objets, d’attributions spécifiques spécifiant leur rôle et la place qu’ils occupent dans cette société. Du Docteur au Cueilleur, tout est considéré afin de mettre en lumière leur lien affectif envers le monde qui les entoure. Et si par ailleurs il s’avère qu’il n’y est pas de signification, Kim Simonsson laisse la porte ouverte aux rêveurs, à la puissance du souvenir et de l’imagination, à ceux que l’artiste appelle « les enfants du futur », à envisager le monde de demain.