Comme de l'eau de roche - installation photographique d'Emmanuelle Blanc

Installation photographique d’Emmanuelle Blanc, fruit de sa résidence en région Hauts-de-France.

© Emmanuelle Blanc, Comme de l’eau de roche . #01 . Parc naturel régional Scarpe-Escaut, 2022

Dans la cadre sa résidence pour Utopia, l’artiste Emmanuelle Blanc propose une installation photographique en plein air, qui se déploie à l’orée du Bois d’Infière, sur la Boucle de la Marque. Cette installation, qui s’inscrit dans un parcours de promenade bien connu des habitants de la région le long de la rivière Marque, évoque la présence de l’eau en région à travers la marche, outil de découverte privilégié de l’artiste pour les territoires qu’elle photographie.

Emmanuelle Blanc décline son travail sur plusieurs supports autour de questions écologiques essentielles : les relations que nous entretenons avec nos environnements, intimes ou partagés, de l’architecture aux grands paysages, la façon dont nous les percevons et les transformons, ainsi que notre inscription dans le vivant.

Sa démarche s’inscrit toujours dans un même processus de recherche autour d’un territoire prédéterminé : une montagne, une vigne, un cours d’eau… Elle questionne nos traces, l’impact de nos actions et convoque un type de représentation spécifique. En réalisant des tableaux photographiques de grands formats, elle fait ouvertement référence au monde de la peinture de paysage. Son travail est une quête permanente de réflexion sur la paradoxale fragilité de la Nature face à l’Homme.

Dans le cadre d’Utopia, Emmanuelle s’est concentrée sur le territoire du bassin minier – plus spécifiquement, l’extrémité est de ce territoire, moins connue – et des relations complexes qu’il entretient avec l’eau. A la fois visible et invisible, l’eau est omniprésente et prend des formes multiples : étang, marécage, canal, pluie, brume… Pour l’artiste, la marche constitue l’outil d’appréhension fine et méditative du territoire. Bien qu’ancré dans l’image, le travail d’ Emmanuelle se concentre également sur le volume, la valorisation de prélèvements, la forte matérialité de l’œuvre, la mise en scène comme en espace des images.

En nous invitant à nous arrêter et à nous allonger devant ses photographies, au milieu des bois, Emmanuelle Blanc espère la prise de conscience. Sans jugement moral écologiste, le propos porte davantage sur l’attention à porter à ces paysages menaçants bien qu’apaisants, qui portent en eux les stigmates de la mutation profonde du paysage mais aussi, en creux, la souffrance de décennies de labeur.