Journée d'études "Data doubles. Autour de Marion. Un chatbot dans une école d'art" - Marion Balac & Marie Lechner

Dans le cadre de la résidence de recherche de Marion Balac, en partenariat avec Le Dôme et le Turfu Festival.

Demi-journée d'études du Laboratoire Modulaire de l'ésam Caen/Cherbourg le 12 octobre de 10h à 13h, animée par Bérénice Serra, plasticienne et professeur à l’ésam Caen/Cherbourg.

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Marie Lechner, Le bruit des bots
Les bots (abréviation de robots) sont de vieux compagnons du réseau Internet. « Premières espèces indigènes du cyberespace », ces programmes sont affectés à toutes sortes de tâches qu’ils permettent d’automatiser. Qu’ils opèrent en coulisse ou réclament notre attention, ils ont colonisé une impressionnante variété d’environnements, des jeux vidéos aux applications de rencontre, de Twitter à Wikipédia, armée de l’ombre d’une société des données à la recherche de toujours plus d’efficacité. La communication tente d’en tracer une généalogie en se focalisant sur les plus humains des bots, ceux qui nous parlent. Ces « chatbots » font l’objet de tous les efforts des géants du web, convaincus qu’à l’avenir, les humains s’adresseront directement en langage naturel à des bots conversationnels qui les assisteront au quotidien, dans leur travail, leurs loisirs, voire leur vie sentimentale.

Marion Balac, Marion
Durant sa résidence au sein de l’ésam Caen/Cherbourg, Marion Balac est accompagnée d’une présence en ligne, Marion : un agent conversationnel implanté sur le site internet de l’ésam. Intelligence artificielle en constant apprentissage, Marion le chatbot improvise, expérimente, fait des erreurs et progresse au sein de l’école d’art. Au contact des étudiant·e·s et de leur émulation, il dépasse sa fonction d’écoute pour une position active, la poésie inhérente à son apprentissage du langage devenant ici une forme créative intégrée au paysage artistique et poétique de l’école. Il interagit librement avec les acteurs·trices de l’ésam en l’absence de Marion Balac, reprenant ses conversations là où elle les a laissées et commentant les photos qui lui sont envoyées. À travers cette intelligence artificielle de remplacement, Marion Balac questionne sa propre présence au sein de l’ésam et propose une réflexion collective sur la délégation du soi, depuis l’avatar à la performance des réseaux sociaux.