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17 février - 26 novembre 2022Passé
Conditions
Tarif normal, tarif réduit
Février 2022
Jeudi 17
19:00 - 20:20
Vendredi 18
14:00 - 15:20
19:00 - 20:20
Samedi 19
19:00 - 20:20
Novembre 2022
Jeudi 24
19:00 - 20:20
Vendredi 25
14:00 - 15:20
19:00 - 20:20
Samedi 26
19:00 - 20:20
Accessible aux handicapés moteurs
De 13 à 99 ans

Anis Gras - Le lieu de l'Autre

55 avenue Laplace
  • Val-de-Marne
  • Île-de-France

Jean ZAY, l'homme complet

Cie Théâtre en Fusion - Béja Xavier Directeur artistique
17 février - 26 novembre 2022Passé
Conditions
Tarif normal, tarif réduit
Xavier Béja

"La voix qui se fait entendre dans « Souvenirs et solitude » est à ce point sensible et incarnée qu’elle nous permet un retour dans le temps d’une saisissante netteté. Jean Zay nous offre ses yeux, son cœur et son corps pour vivre les déchirures et les retournements de l’Histoire. On y est. Véritablement.

A la lecture de son ouvrage, j’ai eu le sentiment immédiat de rencontrer une conscience exemplaire, une conscience repère, une conscience amie me permettant de prendre la mesure de toutes choses. Jean Zay fut l’un des bâtisseurs méconnus du Front Populaire, un fervent démocrate à qui l’on doit nombre d’institutions aujourd’hui piliers de la Ve République, l’un des fondateurs aussi de l’éducation populaire. Il représente la figure-même du serviteur de l’Etat, portant haut les valeurs citoyennes, un humaniste doué de raison n’ayant d’autre horizon que l’intérêt public. La force de son témoignage est de nous révéler que la vertu de l’homme politique peut coïncider avec celle de l’homme tout court. Grâce à lui, nous pouvons croire en cette merveilleuse cohérence.

Son attention aux autres, au monde qui l’entoure, ne faiblit jamais, tournée vers la quête sans ego et sans peurs de ce qui peut représenter en toute occasion l’expression d’une vérité. Elégance, courage, rigueur et esprit de compassion, tels sont les termes qui pour moi caractérisent son récit de captivité. Car, même quand Jean Zay parle de lui-même (comment faire autrement quand il s’agit de solitude), c’est avec le souci du partage, de la lisibilité d’une réflexion placée à un endroit d’intelligence commune, sans pathos, ni acrimonie. Son regard est en ce sens intimement politique. Au sens noble du terme.

Autant dire qu’une telle parole résonne aujourd’hui de manière salutaire, pour nous, citoyens d’une époque où le politique est en crise, dévoyé par tant de jeux de masques et de stratégies du mensonge. Simone Veil nous a offert l’exemple d’une femme politique intègre. Jean Zay pourrait être son frère. Leurs figures sont ô combien précieuses.

La force du souvenir grâce au présent du théâtre

C’est cet endroit de conscience aigüe -de notre condition historique et de notre condition humaine - qu’avec Xavier Béja nous tenterons d’atteindre. Il s’agira de ne rien surjouer, de ne rien dramatiser qui ne soit utile. Le personnage de Jean Zay se dessinera en creux. Aucune démonstration de souffrance, aucune prise en otage émotionnelle, aucun présupposé tragique. Mais au contraire, une vraie dynamique de jeu, l’incarnation d’un homme tentant coûte que coûte de rester « complet », ce qui n’exclut en rien – telles sont ses paroles mêmes – la joie, la colère et l’humour.

Pour mettre cet homme en jeu, nous concevrons le plateau comme un espace mental. Un espace de circulation entre présent et souvenirs, entre l’intimité du ici et maintenant et l’éparpillement de l’Histoire. Pas de représentation réaliste d’une cellule, pas de héros pleurant sur sa misère au fond d’un cachot, mais le voyage d’une conscience, incarnée, amie, présente.
Cet espace mental sera habité par quelques éléments de mobilier mais nous le structurerons avant tout grâce à la lumière et à la vidéo. Un dispositif de chambres et de passages, sans véritable matérialité.

Dans cet espace mouvant, des montages d’images d’archives dialogueront avec l’acteur, comme convoqués par les démons ou par la fantaisie de celui qui nous parle.

Une attention particulière sera également portée au corps, placé au juste endroit de la pensée et incarnant les différentes étapes de la captivité. En toute sobriété.

Enfin, il s’agira de faire entendre la dimension littéraire de l’œuvre. Car Jean Zay, en plus d’être un homme remarquable, est un remarquable écrivain. Sa langue est d’une clarté pénétrante. Nombre d’images sont saisissantes. A nous de permettre au spectateur de se laisser porter. Mais toujours dans le mouvement d’une pensée vivante, active.

C’est de vie qu’il s’agit, de combat, celui d’un homme luttant contre son anéantissement moral et intellectuel.

Une formidable leçon de présence au monde.

Jean ZAY, Front Populaire, éducation populaire, CNRS, ENA, Festival de Cannes, prison sous Vichy, , antisémitisme, Occupation, Franc-maçonnerie
Catégorie
Cie prévoyant de déposer une demande d'aide au projet (commission décembre 21)

À propos du lieu

Anis Gras - Le lieu de l'Autre
55 avenue Laplace
  • Val-de-Marne
  • Île-de-France