Intervenants :

Laurent Fonbaustier

Professeur de droit public

Directeur du Master 2 Droit de l’environnement (Université Paris-Saclay)

Jane Lecomte

Professeur d’Ecologie à l’Université Paris-Sud / Paris-Saclay Directrice de l’Unité Ecologie, Systématique et Evolution

Chargée de mission Environnement et développement durable de l’Université Paris Sud/Paris Saclay

En dépit de nombreux constats et alarmes relayés par les scientifiques, force est de constater que les actions de préservation de la biosphère sont actuellement insuffisamment déployées pour contrer l’érosion massive de la biodiversité. Ces actions butent en effet sur de nombreuses controverses. Faut-il conserver la biodiversité ? Pourquoi ? Pour qui ? Peut-on et doit-on conserver la biodiversité tout en nourrissant une population croissante d’individus qui ont une demande de bien-être elle-même croissante ? Faut-il conserver la biodiversité pour elle-même ou pour les services qu’elle nous rend ? En quoi, l’Anthropocène peut-il représenter un cadre nouveau ? Que peut le droit hors de ses cadres anthropocentrés ? L’essence même de ces controverses concerne les interactions entre les humains et le reste de la biodiversité, ou dit autrement les interactions entre les humains et les non- humains, et ceci dans toutes leurs dimensions.

L’éthique environnementale et les différentes valeurs qu’elle attribue aux non- humains, ainsi que les connaissances issues des sciences de l’écologie et de l’évolution, peuvent permettre d’identifier ce qui génère ces controverses et proposer différentes typologies d’interactions entre humains et non-humains. Cette réflexion ouvre à un indispensable croisement entre sciences de la nature et sciences des humains et de la société, démarche enthousiasmante mais particulièrement ardue. Outre la difficulté inhérente à l’interdisciplinarité, elle repose en effet à la fois sur la prise en compte d’une évolution constante des idées et des concepts et une dynamique hétérogène de leur appropriation par les parties prenantes. Cette démarche met aussi en exergue qu’une des réponses passe par une transition particulièrement importante pour nos sociétés.