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Lundi 13 mai 2019, 09h30Passé
Conditions
Sur inscription, dans la limite des places disponibles
Mai 2019
Lundi 13
09:30 - 17:00
Accessible aux handicapés moteurs

Institut Imagine

24, boulevard du Montparnasse, 75015 Paris
  • Paris
  • Île-de-France

Colloque 6ème Conversations sciences, éthique et société

La connaissance, un enjeu de reconnaissance - Enjeux éthiques sur les nouvelles productions de savoirs
Lundi 13 mai 2019, 09h30Passé
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Sur inscription, dans la limite des places disponibles

Objectif :

Cette journée vise à faire connaitre différentes perspectives relatives à la justice épistémique comme enjeu de reconnaissance. L'enjeu est de démontrer que notre rapport au savoir peut produire de la non-existence et véhiculer des logiques d'exclusion. À l'heure d'une redistribution des légitimités et des responsabilités, la reconnaissance de capacités à penser, analyser, comparer, nommer et connaître le monde devient un enjeu éthique et politique tout autant qu'épistémologique.

*

Une série de 4 grandes conférences

 → « Université, justice cognitive et développement social et humain »

 Florence Piron, Professeure titulaire au Département d’information et de communication de l'Université Laval (Quebec), Association science et bien commun, LIRAJ (Laboratoire international de recherche-action sur la justice cognitive, la science ouverte et les communs)

 → « La peur d'être dupe. Disqualifications et injustice épistémique dans les pratiques médicales »

 Katrin Solhdju, Chercheur qualifié du Fonds National de la Recherche (FNRS) et professeur de philosophie à l'ESHS de l'université de Mons en Belgique, auteur de « L'épreuve du savoir. Pour une écologie du diagnostic » (Editions Ding Ding Dong, 2015)

 → « Connaitre est agir. Epistémologie située pour agir dans la complexité »

 Miguel Benasayag, philosophe, psychanalyste, chercheur en épistémologie, membre du collectif « Malgré tout », auteur d'un vingtaine d'ouvrages dont « Connaitre est agir » (La Découverte, 2006) et « La singularité du vivant » (Le Pommier, 2017)

→ « Sous quelles conditions une science peut-elle émancipatrice ? »

 Léo Coutellec, Maitre de conférence en épistémologie et éthique des sciences contemporaines, Université Paris Sud, Espace de réflexion éthique Ile-de-France, Conseil de l'Ethique de la recherche et de l'Intégrité scientifique de l'Université Paris-Saclay, auteur de « La démocratie dans les sciences » (Editions Matériologiques, 2013) et « La science au pluriel » (Editions QUAE, 2015)

Présentation du thème

Disqualifier le témoignage de femmes victimes d’agressions sexuelles, invisibiliser la parole de la personne concernée par une maladie neuro-évolutive, ne pas reconnaitre le savoir pratique des soignants ou des proches, mépriser les connaissances paysannes locales, ..., sont des formes d'injustices épistémiques (Fricker 2009) en cela qu'elles ne permettent pas la reconnaissance de certaines capacités à penser, analyser, comparer, nommer et connaître le monde. La manque de reconnaissance sociale passe ainsi par une forme de mépris vis à vis de savoirs considérés comme subalternes. La logique d'exclusion alors en oeuvre peut être expliquée selon plusieurs perspectives.

Jacques Rancière, par exemple, oeuvre pour déconstruire la prétention inégalitaire des explicateurs : « … il faut renverser la logique du système explicateur. L’explication n’est pas nécessaire pour remédier à une incapacité à comprendre. C’est au contraire cette incapacité qui est la fiction structurante de la conception explicatrice du monde. C’est l’explicateur qui a besoin de l’incapable et non l’inverse, c’est lui qui constitue l’incapable comme tel. Expliquer quelque chose à quelqu’un, c’est d’abord lui démontrer qu’il ne peut pas le comprendre par lui-même » (Rancière, 2004). B. de Sousa Santos affirme qu'il "ne peut y avoir de justice sociale globale sans justice cognitive globale" et, en conséquence, "afin de bien saisir l'extrême diversité des discours et des pratiques critiques et de valoriser et maximiser leur potentiel transformateur, une reconstruction épistémologique est indispensable", une reconstruction qui passe, selon lui, par la conceptualisation d'une écologie des savoirs : « L'écologie des savoirs porte en son cœur l'idée que les différentes formes de savoirs sont incomplètes de différentes manières et que faire prendre conscience de cette imperfection réciproque (plutôt que de chercher la perfection) est une condition préalable à l'obtention de la justice cognitive » (Sousa Santos, 2016). Selon cet auteur, les épistémologies dominantes ont organisé un « gaspillage massif des expériences sociales », une destruction massive des façons de connaître qui n'entrent pas dans les canons de l'épistémologie dominante. L'enjeu ici est de démontrer que notre rapport au savoir peut produire de la non-existence. Un travail qui a largement été initié par les épistémologues féministes et les études post-coloniales (Godrie B. & Dos Santos, M., 2017).

Un tel constat a déjà été fait dans le contexte des maladies neuro-évolutives et s'est traduit par la proposition d'une "écologie du diagnostic" (Solhdju, 2015). Il a aussi donné lieu à des travaux sur le pluralisme épistémologique et notamment un questionnement sur les critères d'évaluation des connaissances au carrefour de la robustesse (méthodologique), de la pertinence (sociale) et de la légitimité (politique) (Coutellec, 2015). Cette journée aura pour objectif de faire connaitre différentes perspectives sur cette question de la justice épistémique comme enjeu de reconnaissance.

Fricker M. (2009). Epistemic Injustice: Power and the Ethics of Knowing, Oxford : Oxford University Press

Sousa Santos B.D. (2016). Epistémologie du sud. Mouvements citoyens et polémique sur les sciences, Desclée de Brouwer

Rancière J. (2004). Le maître ignorant. Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle, Editions 10×18

Solhdju, K (2015). L’épreuve du savoir – Propositions pour une écologie du diagnostic, Editions Ding Ding Dong

Godrie B. & Dos Santos, M. (2017). "Inégalités sociales, production des savoirs et de l’ignorance", Sociologie et sociétés, vol.49, n°1

Coutellec, L. (2015). La science au pluriel. Essai d'épistémologie pour des sciences impliquées, Editions QUAE

Coutellec, L. (2015). "Pour une philosophie politique des sciences impliquées", Revue Ecologie & Politique, n°51

Coutellec, L. (2018). "Le droit de participer au progrès scientifique, un enjeu de justice épistémique", Intervention à l'Assemblée Nationale

sciences, Desclée de Brouwer

Rancière J. (2004). Le maître ignorant. Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle, Editions 10×18

Solhdju, K (2015). L’épreuve du savoir – Propositions pour une écologie du diagnostic, Editions Ding Ding Dong

Godrie B. & Dos Santos, M. (2017). "Inégalités sociales, production des savoirs et de l’ignorance", Sociologie et sociétés, vol.49, n°1

Coutellec, L. (2015). La science au pluriel. Essai d'épistémologie pour des sciences impliquées, Editions QUAE

Coutellec, L. (2015). "Pour une philosophie politique des sciences impliquées", Revue Ecologie & Politique, n°51

Coutellec, L. (2018). "Le droit de participer au progrès scientifique, un enjeu de justice épistémique", Intervention à l'Assemblée Nationale

Pour plus de détails et inscription : http://j169bxqa.evenium.net

éthique et épistémologie

À propos du lieu

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24, boulevard du Montparnasse, 75015 Paris
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