Catarina Miranda - ΛƬSUMOЯI
La Portugaise, dont les visions d’états de corps altérés du solo Dream is the dreamer avait marqué la saison dernière, délaisse les motifs du rêve au profit d’une relecture personnelle d’une pièce de Théâtre nō du XVe siècle : Atsumori. Zeami Motokiyo y conte le retour du fantôme d’un enfant sur le champ de bataille qui l’a vu périr, afin de venger sa propre mort. Après l’avoir étudié à Kyoto, en 2018, Catarina Miranda l’aborde aujourd’hui par le double mouvement de la perte et du début des cycles, lié à l’attirance pour l’inconnu. Cinq interprètes conjurent le mauvais sort dans un rituel inspiré par des danses populaires revisitées. Un plateau lumineux et une sculpture suspendue esthétisent l’atmosphère autant qu’ils dilatent le temps, amplifiant un jeu d’ombres où les corps se dissolvent et se transforment pour mieux coexister.