Il porte le nom sucré d’une friandise. Julien Candy, venu à Andouillé avec Le Cirque poussière, déploie un univers fait de petits riens, qui sous l’effet de magie et de poésie se transforment en moments essentiels de vie. Son cirque a ce goût du travail façonné à la main, d’un art(isanat) qui prend son temps. Il convie un public familial, réuni dans un même cercle, à partager son bric-à-brac iconoclaste et l’invite avec gourmandise à l’évasion, le temps du spectacle.

Car il s’agit bien de cela avec cet artiste qui pratique l’art du détournement. Avec une habileté qui laisse pantois, il magnifie les objets du quotidien : du hachoir de cuisine à la feuille de papier. Equilibre sur roue, cerf-volant, jonglage, musique d’objets, contorsion, violoncelle… il invente son cabinet de curiosités, emprunte à l’art brut ou à l’Arte Povera du facteur Cheval et de Robert Tatin. Dans son Cirque piètre, il convoque le meilleur de ses numéros pour une soirée enchantée et éphémère.

Candy n’est pas qu’un bonbon que l’on garde longtemps en bouche. Il sonde son métier d’artiste et la communauté à laquelle il appartient et contribue : le cirque contemporain. Au risque, au spectaculaire et aux techniques maîtrisées, il ajoute un supplément d’âme. Avec lui, le charme des temps révolus opère ; avec une grâce enfantine, il exhorte à s’inventer des mondes absurdes…