Albert Maignan et Jeanne d’Arc - Un rendez-vous manqué à la cathédrale d’Orléans

Tout le génie créatif de ce peintre aux multiples facettes

Le grand concours national lancé en 1893 pour la réalisation de dix verrières relatant la vie de Jeanne d’Arc pour orner la nef de la cathédrale d’Orléans, l’un des plus prestigieux de la fin du XIXe siècle, voit s’affronter tous les grands noms du vitrail qui rivalisent d’imagination pour recevoir l’imposante commande qui doit inscrire leur nom parmi les plus grands de cet art alors en plein renouveau.

Parmi eux, Albert Maignan, peintre d’histoire alors au sommet de sa gloire, espère marquer un tournant dans sa carrière en passant des formats colossaux, comme 'Les Voix du tocsin' et 'La Mort de Carpeaux' (Amiens, Musée de Picardie) couverts de succès aux Salons de 1889 et 1892, vers le grand décor. Celui qui décorera dans les années qui suivent le foyer de l’Opéra-Comique, l’Hôtel de Ville de Paris ou le restaurant Le Train bleu à la gare de Lyon se lance avec ferveur dans cette aventure pour laquelle il multiplie les détails archéologiques et pittoresques qui en font le favori avec Eugène Grasset, grande figure de l’art nouveau. Comme son rival malheureux, Maignan voit son rêve brisé quand le prix est décerné à Jacques Galland à qui échoue la commande.

Légués au musée de Picardie à Amiens avec le reste de son fonds d’atelier, les dessins inédits de ce cycle sont aujourd’hui présentés pour la première fois dans une exposition qui retrace les espoirs d’un des plus grands noms de son temps. Ce rendez-vous manqué avec Orléans révèle tout le génie créatif de ce peintre aux multiples facettes, qui trouva en Jeanne d’Arc une de ses plus puissantes sources d’inspiration, du vitrail à l’illustration, dans des œuvres que le public découvre aujourd’hui pour la première fois aux côtés des projets des autres candidats.

Présentant une centaine d’œuvres, l'exposition bénéficie des prêts de tous les dessins et cartons connus pour ce concours historiques, d'Eugène Grasset à Lionel Royer en passant par Maignan, du Musée d'Orsay, du musée de Picardie, du musée de Riom, de la Société Historique et Archéologique du Maine, des archives de Tours et de la Fondation Taylor.

• Exposition présentée du 4 février au 7 mai 2017

• Concert Jeanne d’Arc, en partenariat avec le Conservatoire d’Orléans, avec la participation de Julien Joubert Dimanche 7 mai 2017 à 16h

• Trois visites supplémentaires avec la commissaire sont proposées: mardi 25 avril à 12h mercredi 26 avril à 14h samedi 6 mai à 14h (visite incluse dans le ticket d'entrée du musée. Réservation conseillée au 02.38.79.21.86)

A propos du lieu

Sa collection permanente, qui couvre la création artistique du XVe au XXe siècle, présente un ensemble exceptionnel de peintures italiennes, flamandes et hollandaises, ainsi qu'un important fonds d'oeuvres françaises des XVIIe et XVIIIe siècles dont un remarquable cabinet des pastels, le deuxième de France après le Louvre. Outre 2.000 peintures et 700 sculptures, le musée possède une collection de 10.000 dessins et 50.000 estampes.

Accès: Gratuit le 1er dimanche du mois / Plein tarif : 6 € / Tarif réduit : 3 € / Billet groupé valable une journée donnant droit à l’entrée du Musée des Beaux-Arts, du MOBE (Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement), de l’Hôtel Cabu - musée d'Histoire et d’Archéologie d’Orléans) et de la Maison de Jeanne d’Arc

Musée des Beaux Arts