ailleurs... ou plus loin

Avec l’exposition ailleurs… ou plus loin, le Frac Centre-Val de Loire poursuit son exploration de la notion d’errance.

© Martin Argyroglo

Avec l’exposition ailleurs… ou plus loin*****, le Frac Centre-Val de Loire poursuit son exploration de la notion d’errance. Cette éternelle quête de soi et des autres, du monde réel et du rêve aboutissant au même résultat d'incertitude, voire d'illusion, mais toujours à proximité d'une vérité.\*

Partir ailleurs, pour se retrouver soi. Et d’autres. Partir ailleurs pour échapper à la monotonie et à la routine. Vivre une expérience qui se dérobe aux prédictions et aux contrôles sans qu’elle ne se mesure à la distance parcourue et au temps passé. Parce qu’il s’agit à la fois d’une traversée dans le temps ou dans l’espace, d’une quête de soi en même temps que d’une découverte de l’autre, le désir de l'ailleurs, la poursuite du lointain, agissent comme des processus transformateurs, initiatiques qui enfanteront d'un nouveau monde semblable et si différent de celui du départ.

On vacille alors entre la peur de ne plus reconnaître les siens ou celle d’avoir été oublié d’eux. Et puis il y a le souvenir de soi. Au retour, nous sommes toujours jeunes, la terre quittée jadis ne nous a pas vu vieillir, n’a rien gardé de nos doutes, de nos amours, de nos larmes. Elle garde le seul souvenir de notre jeunesse arrogante, folle, convaincue de conquérir le monde. Alors ! Comment poser sa vieille carcasse là où il n’y a plus de souvenir de nous ? La question est abyssale, et seules les œuvres se risquent pour nous dans ces profondeurs.

Ailleurs est-il aujourd’hui devenu trop proche ou a-t-il disparu ? Nous nous affairons à l’atteindre et il se rit de nous, idiots que nous sommes à croire qu’il est loin. Alors qu’il est plus loin. Il est plus loin que l’espoir, plus loin que la liberté, plus loin que la justice, plus loin que l’amour, plus loin que le vivre, plus loin que la vérité. Mais il paraît, aux dires de certains, que plus loin est là où réside une œuvre.

Ailleurs échappe comme il fait apparaître, il est fuite et découverte. Et seuls quelques mots, quelques images, quelques sons ou odeurs permettront de saisir par fragments l’expérience d’un ailleurs et d’en exorciser la perte et l’oubli.

Artistes exposé·es : Deborah Benzaquen, Sophie Calle, Sonia Gassemi, Klaus Gartler & Helmut Rieder, Jochen Gerz, André Guiboux, Oum Kalthoum, Brigitte Mahlknecht, Manthey Kula, Naziha Mestaoui, Mouna Jemal Siala, Lawrence Weiner.

gratuit