Pour quoi obéir ?

Par Georges Didi-Huberman Philosophe et historien de l’art, maître de conférences à l’EHESS

On n’arrête pas de nous — enfants ou adultes — demander d’obéir. Alors, pour quoi, en vue de quoi ? Quand est-ce qu’obéir nous sauve, et quand est-ce qu’obéir nous piège ? Quand est-ce qu’obéir nous préserve du pire… ou nous prive du meilleur ? Nous donne de l’espace ou nous immobilise ? Comment s’opère le glissement entre le fait d’être contraints d’obéir (dans les espaces carrément disciplinaires) et celui d’être libres d’obéir (dans les espaces qui sont les nôtres, les espaces « normaux » du commerce et de la communication) ? De fil en aiguille, on viendra à cet avertissement philosophique qu’il faudra tenter de justifier, bien sûr : ne vous précipitez pas sur les « promotions », elles sont des ordres déguisés.