Rêche

Remplir ses poumons. Sentir des volumes qui se gonflent dans des directions opposées. Avec Rêche présenté au Panthéon, sept danseuses et danseurs rendent perceptible ce qui se joue dans nos corps lorsque nous respirons. Pour la chorégraphe Myriam Gourfink, ce mouvement vital absorbe nos peurs et convertit nos comportements les plus rudes en douceur.
Fine observatrice de ce qui se passe à l’intérieur des corps, praticienne assidue de yoga et fasciathérapie, depuis plus de 30 ans, Myriam Gourfink rend visible les microphénomènes en les transposant à l’échelle d’un groupe. Dans Rêche, sept interprètes se déploient ainsi dans l’espace du Panthéon. Agglutinés en épais amas, ils se détachent imperceptiblement, glissent, s’expandent pour faire apparaître de l’air, des volumes et boursouflures. Alors que la chorégraphe a précédemment expérimenté le voyage respiratoire des cellules, avec cette nouvelle création elle porte son attention sur le rythme de nos inspirations. Comme deux compartiments d’un soufflet de forge, lorsque nos poumons se gonflent ils dilatent aussi des masses contraires. La chorégraphe en est intimement convaincue : cette double direction a le pouvoir de changer le rude en moelleux, nos peurs en apaisement, nos colères en tendresse. Portée par deux musiciens qui évoluent dans leurs propres sphères, la pièce toute entière invite à apprivoiser ce qui est rêche en chacun de nous.