Chacun veut être autonome dans ses choix de vie, sans avoir à obéir à des prescriptions morales toutes faites. Mais, le fait de valoriser le « chacun son choix » ne renforce pas le « chacun pour soi ». Les français ont une plus grande tolérance à l'égard des minorités, sont plutôt favorables à la liberté d'entreprendre mais aussi à l'égalité entre citoyens et au maintien des acquis sociaux, de la régulation et de l'ordre. Mais s'ils sont plutôt optimistes sur leur vie ils sont très pessimistes sur la société et la politique. On soupçonne, par exemple, les jeunes issus de l'immigration de « ne pas aimer la France ». Mais pour eux la nationalité est dissociée de l'identité et n'en est qu'une des facettes. Ils ne souffrent pas de problèmes identitaires mais du rejet dont ils peuvent se sentir victimes. Quelques soient leurs origines les adolescents, aspirent, comme les autres, à se définir librement et à refuser de se couler dans des identités préétablies. Ils souhaitent concilier les différentes facettes de leur identité, multiplier les affiliations et rêvent d'être reconnus tels qu'ils sont. En ce sens, ils cristallisent la crainte d'un affaiblissement de l'identité nationale et dévoilent une éventuelle érosion du modèle national. Cette érosion se retrouve, de façon atténuée, chez les plus âgés. Ce qui expliquerait les initiatives de la classe politique de construire un roman national propre à remporter l'adhésion de tous.