L'empathie, une nouvelle compétence ou un objet marketing ?

Le terme d'empathie est apparu il y a peu dans le vocabulaire commun.

MJC St-Chamond

Cette notion désigne à la fois l'attention portée à autrui, la capacité à compatir, à éprouver ses souffrances, à prôner la bienveillance et à coopérer. Depuis, elle est aussi utilisée dans le monde politique, à l'école, dans l'entreprise comme une valeur cardinale et une compétence professionnelle. On invite l'encadrant, le professeur, l'infirmier à éprouver de l'empathie. Mais l'empathie est sélective, elle est aussi source d'inégalités car se pencher sur le sort des uns c'est oublier le sort des autres. Elle est aussi à l'origine de souffrance, de fatigue "compassionnelle" comme c'est le cas des accompagnants de malades ou des personnels éducatifs. Cette valeur fait l'objet depuis peu de manipulations en politique, dans la publicité, dans le management ou de la part des extrémistes religieux. L'empathie à l'égard des populations victimes de guerres ou de génocides a amené des gens à s'engager dans des mouvements terroristes, à adhérer et soutenir des régimes ou des idéologies totalitaires ou racistes. Innée ou acquise, nous ne sommes pas tous égaux devant l'empathie. Elle peut renforcer ou exacerber des tendances naturelles à préférer nos proches, notre communauté ou encore les animaux ou encore les robots.