Exposition Commencement de Jean-Baptiste GUEY et Benjamin SABATIER Exposition de Commencement de Jean-Baptiste GUEY et Benjamin SABATIER
22 mai - 6 juillet 2024 Passé
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À Lasécu, il y a ce beau souci de l’art avec ce qui devrait toujours être son corollaire, le souci du commun, de la rencontre, de l’échange et aussi, ce désir de découverte où se mêlent nos interrogations face au sensible des oeuvres. Qu’est-ce qui advient dans l’art ? Qu’est-ce qui y re-vient du monde, de l’homme ? Quelle onde nous porte à toucher, éprouver du regard ce qui se présente dans la singularité de son éclat ? Peut-être cette quête d’expérience sensible qui déborde l’oeuvre et nous déborde dans un même mouvement, une même tension, une même énergie. Le monde est là. Et le temps est ce qui vient où tout arrive, tout passe. L’artiste quant à lui nous rend le monde autrement. Il nous donne à voir et à ressentir un autre monde possible que celui déjà là, constitué dans ses formes, temporalités, structures, sociétés, institutions... Commencement libre, l’art s’institue par lui-même et pour lui-même quelles que soient les formes singulières dans lesquelles il “s’expeause” avec une visée sans fin. L’œuvre s’ouvre depuis elle-même et se creuse en elle-même : l’illimité dans la limite, l’infini dans la finitude ; en somme, un inachevé en dehors de toute valeur d’usage. A rebours des multiples fonctions de la photographie, Jean-Baptiste Guey recherche une interruption du sens dans l’acte photographique. Un désir de voir qui prend forme dans la suspension produite par la puissance ontologique de la photographie : un écart de la lumière entre le monde et la surface photosensible. Cette possibilité unique, quasi magique de la photographie a de multiples effets et le premier d’entre eux est cette déposition silencieuse du temps à la surface de l’image, une mémoire sans passé qui se réactive continûment... Les systèmes sculpturaux de Benjamin Sabatier nous rappellent que l’art aussi est une technè. Homo faber, il interroge dans l’acte de création les concepts de processus et de travail qui participent de la transformation du monde. Au coeur de sa démarche, l’oeuvre semble comme taillée en pièces (au sens propre comme figuré), en morceaux savamment assemblés par sa main selon des procédés de fabrication qui se manifestent visiblement... Et l’on se demande souvent comment ça tient ? Mais ça tient. En dehors, en dedans, en deçà.