MICHÈLE FRIPES

Grande friperie à la Parole Errante

Le café-librairie Michèle Firk fait sa grande friperie à la Parole Errante,
le dimanche 24 janvier de 12h à 17h30,
9 rue François Debergue à Montreuil,
Métro Croix de Chavaux

Au programme de la journée :
~ Grande Friperie à prix libre
~ La collection de livres de Michèle Firk : occasions à prix libre et nouveautés
~ Crêpes véganes, vin chaud, bière, cidre et jus de toutes sortes
~ Super loto avec des supers lots à gagner à 16h30
~ Et d'autres surprises à venir !
Collectifs invités :
~ Table de soutien tenue par le collectif Vies Volées.
~ Éditions et revues de la Maison des écritures et des revues (MER) de Montreuil : Femmes Photographes, Jef Klak, Ozho naaye, Z, ...
Nous collectons les vêtements dont vous voudrez bien nous faire don (propres et en bon état) à la librairie Michèle Firk à nos horaires d'ouverture habituels, jusqu'au jeudi 21 janvier : appel ci-dessous. Nous ferons don des vêtements excédentaires à des associations.
Nous apportons un soin particulier au respect des précautions sanitaires. Les vêtements seront mis en quarantaine et désinfectés.
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Proposition I.
Rien ne manque au triomphe de la civilisation. Ni la terreur politique ni la misère affective. Ni la stérilité universelle. Le désert ne peut plus croître : il est partout. Mais il peut encore s’approfondir. Devant l’évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s’indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui habillent. Nous sommes du côté de ceux qui habillent.

Scolie.
CECI EST UN APPEL AU DON DE VÊTEMENTS.

C'est-à-dire qu'il s'adresse à ceux qui l'entendent. Nous ne prendrons pas la peine de démontrer, d'argumenter, de convaincre. Nous irons à l'évidence
L'évidence n'est pas d'abord affaire de logique, de raisonnement. Elle est du côté du dressing trop plein, du côté des portants qui débordent.
Chaque dressing débordant a ses évidences. L'évidence est ce qui se porte ou porte.
Après quoi tout habillement redevient possible, qui n'est plus postulé, qui est à nous donner pour le refaire circuler.
Et cela, ce réseau de vêtements qui nous constituent, ON nous a si bien appris à en douter, à le fuir, à le taire, à le garder pour nous. ON nous l'a si bien appris que tous les tissus nous manquent quand nous voulons nous déguiser.
Quant à l'ordre sous lequel nous vivons, chacun sait à quoi s'en tenir : l'empire donne froid aux pieds.
Tout se passe comme si les gauchistes accumulaient les tas de pulls de la même façon que le manager accumule les moyens de dominer. De la même façon c'est-à-dire avec la même jouissance.
Le désert est le progressif déshabillement du monde. L'habitude que nous avons prise de vivre comme si nous n'étions pas en hiver. Le désert est dans le dépouillage continu, massif, programmé des populations - comme il est dans la banlieue californienne, là où la détresse consiste justement dans le fait que nul ne semble plus l'éprouver.
Que le désert de l'époque soit tout nu, cela vérifie encore le désert.
Habiller veut dire : partir de la friperie, et non la récuser. Prendre parti en son sein. Y donner des vêtements jusqu'au 21 janvier, aux horaires d'ouvertures de Michèle Firk - mercredi/samedi 15h-20h. Y venir se retrouver, chiner, se nipper. C'est ce que fait n'importe quelle friperie dans n'importe quelle librairie. C'est ce que fait n'importe quelle bande. N'importe quel maquis. N'importe quel parti révolutionnaire ou contre-révolutionnaire.
Habiller veut dire : faire consister la friperie. La rendre réelle, tangible.
La réalité n'est pas une librairie ; c'est Michèle Fripes !

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