Vox, le mot sur le bout de la langue
Sur scène, deux interprètes écoutent et font vibrer les sons, souffles et syllabes. La chanteuse-comédienne tente de les attraper, jongle avec leurs échos ; elle explore l’étendue de sa voix comme le fait le jeune enfant qui découvre le langage, son langage.
Le créateur sonore rebondit, modèle et spatialise en direct ces sons, ces mots déjà en gestation.
L’espace de jeu est jonché de globes suspendus, de vases posés, dont chacun est le laboratoire d’expérimentations vocales, créant une alchimie de consonnes et de voyelles, de sons et de sens mêlés. La chanteuse joue avec ces bocaux, y plonge un visage, une main, elle y capture les mélodies qui l'habitent, les voix qui l'entourent. Son corps se métamorphose et épouse les formes des sons que son partenaire musicien module. Toute la scénographie devient sonore et se met à dialoguer. La voix devient progressivement langage, puis chant et construit un décor où la frontière
entre les artistes et le public s’efface. Murmures, chants, cris, balbutiements,
causeries s’y répondent joyeusement. Vox, le mot sur le bout de la langue
fait ainsi de la voix son matériau de création et invente un langage musical
partagé et libérateur.