Exposition de planches de la BD "Irena"
1940, l’armée nazie a envahi la Pologne. À Varsovie, les Juifs de la ville ont été parqués dans le ghetto : un quartier entier encerclé de murs et de barbelés. Quiconque tente de s’en échapper est abattu sans sommation ; les seuls ayant l’autorisation d’y entrer sont les membres du département d’aide sociale. Parmi eux, Irena vient tous les jours apporter vivres et soutien à ceux qui sont enfermés dans cet enfer. Le jour où, sur son lit de mort, une jeune mère lui confie la vie de son fils, Irena se met en tête de sortir clandestinement les orphelins du ghetto. Pour que l’innocence soit épargnée de la barbarie, elle doit être prête à risquer sa vie.
Décédée en 2008, déclarée Juste parmi les nations en 1965, Irena Sendlerowa, résistante et militante polonaise, fut l’une des plus grandes héroïnes de la Seconde Guerre Mondiale, sauvant près de 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie. Et pourtant, son nom est oublié des livres d’Histoire... C’est en lisant par hasard un article sur elle que Jean-David Morvan a eu le déclic : sa vie devait être racontée. Avec Séverine Tréfouël et David Evrard, ils retracent sur trois albums le combat humaniste de cette « mère des enfants de l’Holocauste. » Cette trajectoire humaine est d’autant plus exceptionnelle qu’elle nous interroge sur notre façon de regarder le monde et les autres. Car Irena témoigne du passé mais reste profondément contemporaine. Ce que son histoire exprime, ce sont les choix : est-ce qu’à un moment donné, on décide de s’ouvrir aux autres, ou est-ce qu’on se replie sur soi ? Porté par un dessin d’une grande sensibilité, Irena réussit donc le tour de force de parler sans lourdeur d’un sujet fort, poignant et malgré tout profondément actuel...