L'Art pharmaceutique : exposition

L’Art pharmaceutique détourné par « l’Art »: exposition temporaire du Caducée de Salvador Dali aux " Elixirs "  de Gérard Cambon...

Photographe Jean-Louis LOSI

L’Art pharmaceutique détourné par « l’Art »: exposition temporaire reprenant la symbolique du Caducée sculptures de Salvador Dali, se poursuivra avec la série « Elixirs » de Gérard Cambon et se terminera par quelques belles œuvres de « l’art pharmaceutique » (chevrettes, albarelles, pots canon, silènes, mortiers), collection de pots de pharmacie en Nevers du XVIIIe …..

La visite, rythmée par quelques citations littéraires, débute dans les collections permanentes. Dès l’entrée, une devanture d'apothicairerie en noyer, fin XVIIIe siècle, nous accueille. De part et d'autre de la porte, deux panneaux représentent sur toute la surface deux caducées et dans les vitrines deux vases piriformes en verre soufflé.

.… Mais ce qui attire le plus les yeux, c’est en face de l’auberge du Lion d’Or, la pharmacie de Monsieur Homais ! Le soir principalement quand son Quinquet est allumé et que les bocaux rouges et verts qui embellissent sa devanture allongent au loin, sur le sol, leurs deux clartés de couleur, alors à travers elles, comme dans des feux de Bengale, s’entrevoit l’ombre du pharmacien accoudé sur son pupitre… (Madame Bovary / Gustave Flaubert, 1856)

Elle se poursuit dans les salons pour admirer, les sculptures caducées selon Salvador Dali

Emblème de la médecine, symbole des plus anciens, deux serpents s’affrontent autour de l’arbre de vie : l’un, celui des médecins, allant vers l’œuf miroir de la sagesse, symbole de la vie ; l’autre, celui des pharmaciens, allant boire à la coupe de la régénérescence. L’arbre de vie, remplace le bâton d’Esculape et prend racine sur un socle de bronze où est gravé le serment d’Hypocrate. Enroulé autour de l’arbre, un serpent se penche sur la coupe

Et puis aussi la série des E.L.I.X.I.R.S de Gérard Cambon

Selon Gérard Cambon … Le mot « élixir » évoque tout à la fois une substance alchimique, une transmutation, une potion médicinale universelle, une boisson, bref tout ce qui touche à la vie. Ce n’est pas pour rien que l’on parle d’élixir de vie, de jouvence… Prononcez simplement le mot « É.L.I.X.I.R» : cela crée instantanément une atmosphère. Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Car créer une atmosphère, c’est toucher l’imaginaire des gens, susciter des émotions, des réminiscences, des rêves… Les locomobiles et autres pièces qui sont présentés ici poursuivent ce même objectif.. (Elixirs / Gérard Cambon, 2015)

Le parcours se termine dans le Salon Fournier dont les vitrines présentent des pots de pharmacie qui évoquent l’officine au XVIIIe siècle.

…C’était un apothicaire à l’ancienne qui faisait tout lui-même. Dès ma plus petite enfance son officine a été le royaume de mes vacances. Je l’entends encore rectifier avec une douceur offusquée : « une pharmacie n’est pas une boutique, c’est une officine »… (Le Vent Paraclet / Michel Tournier, 1977)

Cinquante pots de pharmacie en faïence de Nevers, conserves, chevrettes et pots canon qui proviennent de l’officine d’Emile Grosfillex, (1876-1948) pharmacien installé à Gex (Ain). Quelques faïences italiennes complètent l’ensemble de la collection du XVIIIe siècle : sept albarelles et un pot droit de la pharmacie de Francesco Bonansea à Turin, laquelle fut créée sous la Régence de Christine de France, Duchesse de Savoie.

Pour terminer cette lecture de « l’Art pharmaceutique », cinq silènes, boîtes cylindriques en hêtre tourné avec couvercles, cartouche en drapeau au décor délicat et bois polychrome de la Pharmacie du Corbeau à Strasbourg et les statues polychromes des Saints Côme et Damien, patrons des médecins, des chirurgiens et des pharmaciens.

A propos du lieu

4-6 avenue Ruysdaël 75008 Paris
  • Maison, appartement, atelier de personnes célèbres
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  • Château, hôtel urbain, palais, manoir
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  • Archives
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  • Musée, salle d'exposition

L’Ordre national des pharmaciens est installé dans deux immeubles, 4 et 6 avenue Ruysdaël, qui s’apparentent à un ensemble architectural composite mais harmonieux de style néo-gothique et de pastiche XVIIIe siècle. Reflet de l’éclectisme architectural des hôtels édifiés à la fin du Second Empire, ces constructions constituent des témoignages précieux d’une époque et d’un art de vivre, d’autant que bon nombre d’entre elles ont été détruites au cours du demi-siècle écoulé. Le bâtiment du numéro 4* fut édifié avant 1875 par l’architecte Pellechet ; de style néo-gothique assez sobre, avec une façade de brique et pierre agrémentée d’une corniche sculptée de style Renaissance séparant le rez-de-chaussée du premier étage. Gaston Menier, fils cadet d’Émile-Justin, célèbre chocolatier, acquit cet hôtel particulier et s’y installa en 1879 après son mariage. Il commanda d’importants travaux. Sur l’avenue, l’étage d’attique réservé aux domestiques céda la place au deuxième étage actuel, traité dans le style “byzantino-vénitien”. Il fit démolir un petit bâtiment de la cour pour construire un pavillon de style normando-mauresque caractéristique du goût familial. Il abritait, au rez-de-chaussée une remise pour cinq voitures et une sellerie : au sous-sol une écurie pour douze chevaux ; à l’étage des chambres de service et au dernier étage une salle de théâtre « le théâtre des Folies Ruysdaël ». Douze panneaux aux scènes inspirées par la mythologie ornementent la montée du grand escalier de bois vers les étages. Il est décoré de mosaïques italiennes dans le style vénitien. Sous le grand miroir, sur le palier du rez-de-chaussée on peut lire l’inscription « Venise MDCCCLXXIX » : on devine au-dessus le monogramme, en lettres d’or sur fond bleu, « G M » de Gaston Menier. Gaston Menier raconte dans ses Souvenirs : « Au moment de mon mariage j’avais acheté un joli petit hôtel, et j’y ai passé 12 heureuses années, mais comme je manquais de place j’avais fait construire des écuries souterraines desservies par une rampe en pente douce. Les voitures occupaient le rez-de-chaussée et à l’étage une salle de théâtre qui a servi souvent de lieu de réunions pour les fêtes musicales, des bals et pour y jouer la comédie. C’est là en effet que nous avons joué des opérettes, notamment Orphée aux enfers » « Une galerie communiquait au niveau du deuxième étage, avec le corps de bâtiment principal. Le grand escalier de bois menant aux étages fut décoré par des mosaïques italiennes en pâte de verre » (Souvenirs de Gaston Menier, texte non publié,1934) Aujourd'hui le “pavillon Mauresque” abrite "les Collections d’histoire de la pharmacie" Le bâtiment du numéro 6* fut pour sa part édifié, par l’architecte Henri Parent, en 1867, comme une “maison d’habitation bourgeoise ” de style néo-XVIIIe siècle, pour son propriétaire Eugène Jouët. … Construction en pierre de taille à l’angle du Parc Monceau, avec façade aux deux côtés, élevée sur sous-sol d’un rez-de-chaussée, premier étage carré, deuxième légèrement mansardé. A l’extrémité du bâtiment jardin d’hiver prolongeant la façade de la construction. Jardin du côté du parc, cour entre les bâtiments. Au fond de la cour, construction de briques à usage d’écuries, de remises et de chambres pour les cochers. L’intérieur de la maison comportait au sous-sol les cuisines, l’office et le garde-manger. Le premier étage, desservi par un escalier de pierre néo-gothique, était réservé aux appartements des propriétaires. Le deuxième étage mansardé était occupé par les domestiques. Au rez-de-chaussée surélevé, prenaient place les pièces de réception en enfilade sur l’avenue et le parc : grand salon d’angle, salon Louis XV décoré de boiseries, salle à manger de marbre et enfin « jardin salon d’hiver » avec sortie sur jardin…(Calepins du cadastre, 1869)

Accès: Métro : Monceau (ligne 2) Miromesnil (ligne 13) Bus : Parc Monceau (lignes 84 et 94) Entrée par le numéro 6 avenue Ruysdaël

Siège de l'ordre national des pharmaciens Ordre des pharmaciens