Célébré au Japon, le peintre académique Raphaël Collin (1850-1916) s'est installé à Fontenay-aux-Roses dans les années 1880. Il est alors un peintre confirmé : il a notamment travaillé pour la Manufacture de Sèvres, il a exposé à de nombreuses reprises au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, il a reçu une médaille à l'Exposition universelle de Sidney (1879-1880). À partir des années 1890, son jardin fontenaisien de la ruelle des Marinières va lui servir d'atelier de plein air.

Professeur à l'École des Beaux Arts, il forme de nombreux élèves, dont les japonais Kuroda (1866-1924), Kume (1866-1934) et Okada (1869-1939), considérés comme les pères de la peinture moderne japonaise. Collin, qui trouve dans la mythologie et dans l'Antiquité ses principales sources d'inspiration, est aussi un grand collectionneur d'objets d'art japonais.

Les témoignages de ses élèves japonais nous montrent un Collin très paternel et particulièrement proche de la nature : il cultive de nombreux végétaux japonais dans son jardin (dont des orchidées, lys, pivoines…). Il s'adonne régulièrement à la promenade dans une campagne fontenaisienne qui inspire son travail. Ses peintures, figurant souvent des personnages féminins, ont d’ailleurs toujours pour cadre des paysages bucoliques représentés par des couleurs sobres et pâles.

En plus de la peinture sur toile, Raphaël Collin pratique la peinture sur faïence, l'illustration de livres mais aussi la décoration murale. Il a ainsi œuvré à Limoges (dans la préfecture de la Haute-Vienne), à Belfort (théâtre municipal) ou à Paris (à l'Opéra Comique, à l'Odéon, à l'hôtel de ville).

Dans les dernières années de l’existence du peintre, le Maire de Fontenay-aux-Roses, le docteur Soubise, propose à Raphaël Collin de décorer la salle du Conseil de la Mairie (devenue la salle des mariages). Une peinture murale de plusieurs panneaux est commandée à l’artiste. Elle semble notamment représenter les différentes saisons mais aucune description précise ne peut être effectuée. En effet, installé après la mort du peintre, l’ensemble a été arraché vers 1979.

L'exposition Raphaël Collin (1850-1916) revient sur son parcours à Fontenay-aux-Roses à l'occasion du centenaire de sa disparition.

Photo : "Jeune Fille" dont les études ont été effectuées par Collin vers 1894 dans son jardin de Fontenay-aux-Roses (collection du Musée des Beaux Arts de Fukuoka)