Le livre de plantes en tant que laboratoire interdisciplinaire
Le livre de plantes a eu, entre le 15e et le 16e siècle, un rôle crucial à la croisée de plusieurs disciplines comme la médecine, la botanique, l’histoire naturelle et l’histoire de l’art. L’histoire de ces recueils fondés sur la réécriture permanente d’un corpus d’observations pratiques et proto-scientifiques conduisit à l’imposition d’une forme de présentation qui mélangeait habilement texte et image. Afin de réaliser des livres de plantes à la fois didactiques et de luxe, on fit appel à des compétences très différentes mêlant éditeurs, imprimeurs, relieurs, auteurs et illustrateurs. Pour les savants, ces publications servaient de laboratoire et de forum public afin de discuter l’avancement des connaissances dans le domaine de ce qui allait devenir la science botanique.
Notre invité Michael Jakob, spécialiste en histoire du paysage, ingénierie et architecture, propose une analyse des étapes les plus importantes du livre de plantes, à partir des années 1470 jusqu’au début de l’époque baroque. Cette conférence s’inscrit dans le cycle des conférences organisées dans le cadre de la collaboration entre la Fondation Martin Bodmer et le Centre culturel du Manoir de Cologny, du 18 avril au 11 août. «La gravure botanique sort au Jardin» sera visible aux CJBG du 18 avril au 30 novembre 2024.
Michael Jakob est professeur de littérature comparée (Université Grenoble Alpes), d’esthétique (HEAD) et de théorie du paysage (Accademia di Architettura, Mendrisio).