Lecture-performance de l'ouvrage Tu pars, je vacille de Serge Ritman, éditions Tarabuste.
Ce livre fait un poème ou plutôt le roman d’un poème par ses rimes : non celles qui viennent carillonner en fin de vers mais les rimes de partout. Cette résonance générale est plurielle dans son fonctionnement même. Aussi ce roman de rimes montre-t-il une organisation en dix parties (à vrai dire huit avec une ouverture et un finale) reliées entre elles par une citation dont on aperçoit à la fois le continu et l’hétérogénéité : d’Ossip Mandelstam à Claire Diterzi en passant par Marina Tsvetaieva, Ingeborg Bachman, Gherasim Luca (deux fois), Paul Celan (trois fois), Boris Pasternak et Linton Kweezy Johnson.
La visée espérée de cet essai, c’est le trouble par le rythme, par l’intensification d’une vie du langage avec des échappées intempestives vers ce que le poème nomme ses clartés. Ce livre cherche en fin de compte le mouvement d’un corps-langage en relation : l’augmentation de nos rapports jusqu’au vertige. Aussi affirme-t-il une écriture à quatre mains, du moins à deux voix sans compter toutes celles qui y résonnent, ou y bougent. Il s’écrit toujours encore avec le lecteur.