Tout comme moi
Collectif 4e souffle - Muriel Henry
Giovedì 29 gennaio 2026, 09:30, 10:30

stéphane Perche
Dans ce spectacle à la fois drôle et poétique, une clown maladroite et un acrobate pétillant se rencontrent au son du violoncelle. Ici, pas de mots, mais des corps qui se découvrent, s’observent, et s’imitent joyeusement dans un subtil jeu de miroir déformant. Au rythme de la musique, tous les deux prennent le temps de s’apprivoiser. Ils s’accordent avant d’inviter les enfants à les rejoindre. Tout comme moi est une ode à l’écoute et au partage pour le très jeune public dès 18 mois.
Imitation et empathie
L'imitation est un élément central de l’apprentissage de l’enfant. Imitation de gestes, de sons, d’expressions, de comportements, cette action est spontanée et centrale, indispensable aux différentes étapes de son développement. Elle favorise l’empathie, la capacité à percevoir et reconnaître les émotions d’autrui. L’imitation est un des principes de jeu entre les deux personnages du spectacle. Un jeu qui leur permet d’appréhender l’autre dans sa singularité au niveau moteur et au niveau émotionnel. Cette imitation peut être instantanée et maladroite, dans une tentative de synchronisation impossible, créant ainsi des décalages poétiques ou comiques. Elle peut aussi se faire en différé, montrant ce que le personnage a retenu ou compris de son partenaire. Au fil du spectacle, l’imitation permettra aux personnages de mieux se comprendre, de jouer ensemble malgré leurs différences, d’affiner leur écoute et leur capacité à interagir avec l‘autre.
Explorer son rapport au corps
Chacun des personnages présente un rapport au corps différent et complémentaire.
L’acrobate est très habile et téméraire. Il se déplace dans l’espace de façon extra- ordinaire, utilisant son savoir faire technique. Il rappelle ainsi au jeune spectateur son propre désir d’expérimentation et ses prises de risque dans la découverte de la marche et l’appréhension des obstacles qui jalonnent son apprentissage de la motricité.
La clown rencontre, quant à elle, des difficultés pour se mouvoir. C’est un personnage maladroit qui peine à appréhender l’espace et les objets. Elle tombe, mais se relève, tentant avec persévérance de maîtriser ce corps qui lui échappe bien trop souvent. Cette seconde attitude résonne également chez les jeunes spectateurs empreints de rêves de cascades, mais parfois limités dans leur capacité à les réaliser.
Ces deux personnages offrent donc deux facettes d’un rapport au corps qui se complètent, deux facettes nécessaires au développement moteur chez l’enfant.
Un spectacle visuel, mêlant écriture et interactions avec le public.
Dans cette création peu de mots, mais des corps qui expriment ce que ressentent les personnages, les mouvements sont chorégraphiés offrant un ballet visuel très écrit mais laissant place à l’imaginaire. Afin d’affiner ce travail d’écriture du mouvement et ce jeu des corps qui traduisent les émotions,
Muriel Henry a fait appel à Joëlle Iffrig, chorégraphe avec qui elle avait déjà entamé une collaboration pour sa précédente création “ Pas touche la mouche ! “.
“Tout comme moi” est une forme très écrite mais ouverte, permettant des temps d’interaction et d’improvisation subtils avec le public puisque ses réactions, ses manifestations sont prises en compte par les interprètes.
Ainsi, les jeunes spectateurs et leurs accompagnateurs y ont une place à part entière. Il n’y a pas de quatrième mur. Cet aspect rend chaque représentation unique pour les artistes comme pour les enfants.
Une représentation et plusieurs temps d’échanges.
Avant la pièce, nous proposons un temps d’accueil pendant lequel le public est installé en douceur. À cette occasion, la violoncelliste offre une première ambiance musicale permettant à chacun d’apprivoiser l’instrument et sa qualité sonore. Les deux interprètes profitent de cet instant pour montrer les différents espaces aux enfants et à leurs accompagnateurs : la zone de jeu pour les trois artistes (matérialisée par le tapis de danse blanc) et la zone d’observation active pour les jeunes spectateurs qui ne sont pas tenus de rester totalement immobiles et silencieux. Le spectacle est vivant, les enfants aussi !
La représentation se termine par un temps inclusif et participatif durant lequel les enfants sont invités à partager l’espace scénique, à expérimenter quelques principes de jeu tirés du spectacle, et à découvrir de plus près le violoncelle.
L’univers sonore, le 3e personnage.
La musique est interprétée en direct par la violoncelliste Johanne Mathaly.
La main sur l’archet, elle guide le jeu des comédiens, rythme l’action et pose des paysages sonores variés.
Ses compositions originales emportent le public dans un univers à la fois doux, ludique et poétique. Le son propre au violoncelle apporte une dimension sensorielle supplémentaire au spectacle. Les personnages laissent leurs émotions et leurs questionnements affleurer par le biais du souffle, de bruits et d’onomatopées qui accompagnent le mouvement et rendent lisibles ce qui les traverse.
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