CHARLES DICKENS, À REBOURS DU RÉALISME CÉLINE PREST
Agrégée d’anglais et enseignante en Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles, Céline Prest est spécialiste de l’œuvre de Charles Dickens. Elle a édité Les Papiers Posthumes du Pickwick Club chez Quarto, Gallimard (2019). Sa monographie sur Dickens est à paraître chez Honoré Champion en 2023. Ses travaux de thèse se sont vu attribuer le prix André Topia de la Chancellerie des Universités de Paris (2017) ainsi que le Robert B. Partlow, Jr. Prize de la Dickens Society (2018).
En raison de ses combats sociaux et de la compassion qu’il témoigne aux indigents dans ses romans, Charles Dickens a acquis une réputation d’auteur réaliste qui prévaut encore aujourd’hui. Ce n’est pourtant pas ce qui caractérise son écriture où bruisse le monde invisible du conte de fées, du folklore et du rêve. Fantasmes et fantasmagories imprègnent la fiction dickensienne. À cela s’ajoutent l’influence grandissante des technologies optiques, la prévalence de la caricature dans la presse et l’émergence des pseudosciences qui viennent ensemble dessiner les contours d’une imagination créatrice nouvelle. Le Londres de Victoria se révèle ainsi sous sa forme hallucinée peuplée d’anges et de grotesques.