Expo : Les Îles par Karl Dunér

Dans cette exposition, l’œuvre plastique de Karl Dunér invite à la lenteur et à la contemplation ainsi qu’à une réflexion sur la place du hasard dans la création artistique.

photo : Lars Engelhardt

Des poupées à taille humaine se meuvent imperceptiblement dans l’espace. Des scénettes se jouent au sein de micro-théâtres dans des atmosphères emplis, entre autres, des murmures des rues de Paris. Des sculptures en forme d’œuf, de roche ou de crâne sans visage récitent des poèmes ou nous confient leurs souvenirs… Inspirées du théâtre de marionnettes traditionnel japonais, le Bunraku, les sculptures de Karl Dunér révèlent toute la poésie qui peut surgir de l’utilisation, à des fins artistiques, des algorithmes et des mathématiques. Minimalistes bien que constituées de technologie de pointe, ses Îles traitent de la solitude et de l’isolement, nous rappelant la fragilité de l’existence et à quel point nous avons besoin, pour faire sens, de contact, de lien social et d’amitié.

Karl Dunér est aussi homme de théâtre. Né en 1963 à Lund en Suède, il voyage à Paris dans les années 1980 où il rencontre Samuel Beckett. Fasciné par son univers, il mettra en scène plusieurs de ses pièces. L’artiste découvre également, par hasard et directement en français dans le texte, les œuvres de l’Oulipo – Ouvroir de Littérature Potentielle – ce groupe de littérature innovante né dans les années 1960 et qu’il a été parmi les premiers à faire connaître en Suède. Metteur en scène, notamment pour le Théâtre dramatique Royal/Dramaten à Stockholm avec lequel il collabore régulièrement depuis 1990, il développe depuis 1997 une pratique plastique qui a été exposée dans de multiples centres d’art et musées en Europe et au Japon.

Les Îles constitue la première exposition de Karl Dunér en France. Elle présente une dizaine d’œuvres dont de nombreuses sculptures animées et multimédia. Deux pièces ont été spécialement réalisées pour l’exposition parisienne. Reprenant les textes Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau (1961) et Je me souviens de Georges Perec (1978), elles mettent en lumière le lien fort qu’entretient Karl Dunér, depuis longtemps, avec la littérature française.

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