[En ligne] Bibliothèque et Archives nationales en France sous l’Occupation : un itinéraire comparé

Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) – Conséquences, mémoires et traces de la spoliation

Bernard Faÿ dans la salle ovale de la Bibliothèque nationale (s. d., vers 1941)

Bibliothèque et Archives nationales en France sous l’Occupation : un itinéraire comparé (projet Prometeus, labex « Passés dans le Présent »)

Prometeus – « Protéger la mémoire de la Nation » du temps de l’Occupation, études et usages : Archives nationales et Bibliothèque nationale à l’ombre de l’histoire (1940-1994) – est un projet de préfiguration, qui réunit plusieurs partenaires (AN, BNF, IHTP, INHA) et a pour objet d’interroger l’histoire des fonds et les politiques d’acquisition des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale à l’aune de leurs activités et de leur fonction durant l’Occupation. Ces deux institutions régaliennes du patrimoine écrit n’ont pas connu un destin identique durant la période : généralement présenté comme une parenthèse dans l’histoire des deux institutions, le temps de l’Occupation et de la Libération marque durablement leur structure et modifia considérablement les pratiques professionnelles mises en œuvre depuis lors, tant sur la question des provenances que sur celle de l’accessibilité des fonds et des collections. Cette intervention sera l’occasion de dresser le bilan des questions soulevées et des pistes de recherche ouvertes par une recherche d’histoire institutionnelle comparée, à partir d’une situation mémorielle historiographique singulière.

___

Intervenants

Anne Leblay-Kinoshita (conservatrice du patrimoine, Bibliothèque nationale de France)
Yann Potin (archiviste, historien, Archives nationales et Université Paris-Nord)

___

À propos du séminaire

Après un premier cycle de séminaires « Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) » en 2019, consacré à la recherche de provenance dans différents pays, musées ou collections, le séminaire a poursuivi, en 2020, l’étude de quelques cas particuliers, abordé de nouveaux pays et s’est intéressé à la situation de certaines galeries. Au cours de cette deuxième année, perturbée par la crise sanitaire, le séminaire, organisé en lien avec l’Institut national du patrimoine et la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, a élargi son champ d’investigation au contexte, à la signification et aux conséquences des recherches de provenance et des restitutions d’oeuvres d’art. En 2021, le séminaire poursuit ces réflexions : si la nécessité de la recherche et des restitutions des biens spoliés pendant la période nazie s’est désormais, et heureusement, imposée, cette quête suscite encore critiques et interrogations. Les questions sont nombreuses : pourquoi recherche-t-on les oeuvres d’art ? pourquoi s’intéresse-t-on aux oeuvres d’art plus qu’à d’autres biens spoliés ? quelles sont les conséquences d’une restitution pour les descendants de personnes spoliées ? qu’est-ce que restituer veut dire, pour les descendants des spoliés, qui se retrouvent aux prises avec une mémoire parfois difficile à affronter, ou pour les musées, qui voient partir une oeuvre jusque-là exposée au public ? Le séminaire veut également s’intéresser aux artistes et écrivains inspirés aujourd’hui par les thèmes de la spoliation, de la disparition et de la recherche des traces. Au côté des chercheurs de provenance, des historiens de l’art et des juristes, ces créateurs font vivre le souvenir des hommes et des femmes qui furent spoliés ; ils retracent et font revivre autrement le parcours des biens et de leurs anciens propriétaires dépossédés.

En partenariat avec l’Institut national du patrimoine (INP) .

Voir le programme complet du séminaire