El Greco (Doménikos Theotokopoulos 1541-1614), peintre d'origine crétoise a parcouru toute l'Europe avant de s'établir en Espagne en 1577. Redécouverte par les avant-gardes au tournant des 19è et 20è siècles, son œuvre à la fois fougueuse et électrique, allie tradition et innovation dans un esprit humaniste à l'aube du Siècle d'or espagnol.

On l'a dit fou, astigmate, vaniteux, impie ou au contraire fanatique. Il fut complètement oublié, voire méprisé, avant de devenir une source d'inspiration pour Manet ou Picasso. Comment un peintre d'icônes crétois est-il parvenu à déchaîner les passions ?

Greco (Domenikos Theotokopoulos 1541-1614) a commencé à peindre des icônes en Crête, montrant ses talents de miniaturiste. Puis, très influencé par l'Ecole de Venise où il s'est formé auprès de Titien et d'autres, il s'en est émancipé, et est passé par Rome, où il est attiré par l’œuvre de Michel-Ange mais mal accepté dans l'olympe artistique de la Ville éternelle, il l'a quitté finalement pour l'Espagne et notamment Tolède.
Artiste le plus original de la Renaissance, Greco a connu une trajectoire inouïe qui explique le caractère inclassable et syncrétique de sa production. Empruntant les couleurs des maniéristes en les rendant encore plus acides, quasi électriques et jouant des formes dans ses compositions, il pousse au comble l'expressivité : une espèce d'ovni d'une modernité étonnante !

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