La prochaine séance du séminaire "La division politique" est titré
"Fascisme : comment, pourquoi, l'enfer" et elle sera prise en charge par Benjamin Gizard.

Comment faire du concept de fascisme un usage politique ? Comment en faire un usage qui ne revient pas seulement à compiler les raisons d’être déprimé·es ?
En m’appuyant sur des travaux plus ou moins récents (A. Toscano, K. Theweleit, W. Benjamin, Deleuze et Guattari), je proposerai premièrement trois conditions pour penser le fascisme : adopter le point de vue de l’antagonisme, penser l’histoire en termes d’âges du monde et traiter le fascisme comme un agencement politique de figures subjectives hétérogènes : l’homme soldat, le chef grotesque, l’électeur ordinaire, le parieur et le libéral. Deuxièmement, à partir des travaux de Theweleit sur les masculinités guerrières, je me focaliserai sur l’homme soldat, dont la subjectivité est centrée sur un désir de frontière et de guerre face aux désirs minoritaires. Troisièmement, on verra les rapports évolutifs de l’homme-soldat aux autres figures subjectives, dans les fascismes historiques et contemporains, à travers leurs éléments structurants : la guerre, les frontières, le travail et l’esthétisation de la politique.
L’ensemble a une visée : penser à la fois l’enfer que les fascistes nous réservent et les conditions pour que nous leur fassions vivre un enfer.