Requiem - La Mort Joyeuse
Avec sa compagnie Fêtes galantes, Béatrice Massin peaufine depuis trente ans sa vision contemporaine du baroque – cette Belle Danse née sous les ors de Versailles – qu’elle teinte de modernité par ses collaborations croisées, son écriture renouvelée, la jeunesse de ses interprètes. La voilà qui s’attaque à un monument : le Requiem de Mozart. Sans rien lui ôter de sa solennité, elle tire ce morceau funèbre vers la lumière dans un ballet pour douze danseurs et danseuses, aussi ancré dans les pliés et glissades que léger dans ses virevoltes collectives.
En fond de scène, une vidéo de vagues océaniques berce de son rythme tranquille cette danse de la mort. Point de tristesse pourtant, la pièce se veut apaisée, contemplative, convoquant un au-delà poétique, à la manière des rituels mexicains qui ont influencé la chorégraphe. Au fur et à mesure que monte la marée, que l’eau prend le plateau, les costumes se font plus chamarrés et soyeux, les pas plus légers. La partition de Mozart laisse place à un Danzón du mexicain Arturo Marquez, comme une goutte de gaîté diluée dans cet océan de douceur.