Le village des sourds
Youma, quatorze ans, sourde, vit à Okionuk, village perdu au nord du globe. Là, les habitants possèdent un trésor : leur langage. Mais Youma observe les glissements de son paradis polaire, quand un marchand débarque pour vendre des objets inutiles et indispensables. Les villageois n’ont pas d’argent, le marchand leur propose de payer en mots. Cent vocables pour un grille-pain. Et la langue disparaît, peu à peu. On élimine les termes non essentiels, puis les autres. La pénurie de vocabulaire attise les violences et les rivalités. Youma et son interprète, Gurven, sont venus nous alerter : ils sont les seuls à avoir conservé une langue de résistance, la langue des signes.
Après Pompiers, de Jean-Benoît Patricot, au Rond-Point, Catherine Schaub dirige la fable humaniste de Léonore Confino, conte poétique et cruel, boréal et truculent, sur l’appauvrissement du langage.