Exposition : Les chitas d'Alcobaça

Dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022, le Musée de la Toile de Jouy invite le public à découvrir les indiennes de la collection Pereira de Sampaio : les Chitas d’Alcobaça.

@Musée de la Toile de Jouy

Cette exposition propose un voyage inédit au coeur des toiles de coton imprimées portugaises. Elle montre la richesse d’un patrimoine, d’un savoir-faire, qui participent, comme les toiles de Jouy au rayonnement de leur territoire et influencent aujourd’hui, la création contemporaine.

PATRIMOINE PORTUGUAIS

Fabriqués aux XVIIIe et XIXe siècles, les Chitas trouvent leur source à Alcobaça, une cité de l’ouest portugais développée autour d’un important monastère de l’Ordre de Cîteaux. Ils témoignent d’une tradition textile en tissus d’habillement et d’ameublement. En 1788, 18 usines d’impression de Chitas sont recensées, participant considérablement au développement économique du pays. En s’imposant sur le marché textile, les manufactures portugaises s’entourent des meilleurs artisans et des derniers procédés techniques pour concevoir un style unique. Suite à l’invasion française de 1810, le marché de ces étoffes se réduit. Ce n’est qu’à la fin du XXème siècle qu’elles reviennent au goût du jour avec la création de bals et de concours de robes de Chitas. Ces manifestations populaires sont l’occasion d’exprimer l’attachement à ce tissu qui fait désormais partie de l’identité portugaise. Des expositions, au Portugal et à l’étranger de grands collectionneurs tels que : Manuel Vieira Natividade, le commandant Ernesto de Vilhena, le décorateur Duarte Pinto Coelho et Maria do Céu et Luís Pereira de Sampaio, soulignent l’importance et l’intérêt historique de ce patrimoine, tout comme le Musée de la Toile de Jouy pour ses créations éponymes.

LES CHITAS ET LES TOILES DE JOUY

L’histoire des toiles de coton imprimées à Alcobaça présente des similitudes avec la production de la manufacture Oberkampf (1760-1843).

Leur origine remonte, il y a plus de mille ans, aux fameuses cotonnades produites en Inde. Face à un intérêt constant et une demande croissante, les manufactures s’implantent en France et au Portugal. Lisbonne est alors le port où transite la plus grande partie des marchandises vers le reste de l’Europe. Malgré la concurrence et les conflits entre les pays, la fabrication de ces toiles se pérennisent jusqu’au XIXème siècle.

Leur ressemblance se caractérise aussi par la variété et la diversité des motifs proposés aux consommateurs européens. A la fois coloré, le dessin présente de larges rayures dans lesquelles s’insèrent une variété d’oiseaux, de nids, d’animaux, de fleurs, de fruits, de figures humaines, de cornes d’abondance, d’amphores…. Chaque motif raconte une histoire qui lui est propre.

Les Toiles de Jouy comme les Chitas illustrent un monde en mouvement, fruit des échanges commerciaux, allant vers l’industrialisation et touchent aujourd’hui de nombreux pans de la création, des arts décoratifs et de la société.

LA COLLECTION PEREIRA DE SAMPAIO

La genèse des Chitas d’Alcobaça reste encore pleine de mystère. En histoire de l’art et en archéologie industrielle, de nombreux chercheurs étudient ce phénomène de mode. Aujourd’hui, la collection PEREIRA DE SAMPAIO figure parmi les collections privées les plus prestigieuses témoignant de l’art décoratif et industriel portugais. Commencée en 1953, par Maria do Céu et Luis Pereira de Sampaio, elle compte aujourd’hui plus de 5 000 pièces du XIVème siècle à nos jours, comportant tableaux, sculptures, joaillerie et arts décoratifs. Un volet de la collection illustre parfaitement la production de la région Alcobaça, en particulier la céramique et le textile.

LE PARCOURS DE VISITE

Dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022 organisée par l’Institut Français, le Musée de la Toile de Jouy accueille une partie de la prestigieuse collection Pereira de Sampaio. Un remarquable ensemble de couvre-lits, foulards et châles abondamment décorés témoignent de la production majeure du textile imprimé portugais. Cette exposition est l’occasion de faire connaître ce tissu traditionnel considéré comme la toile de coton imprimée la plus réputée du Portugal. La commissaire, Joana d’Oliva Monteiro, chercheuse de l’Institut d’Histoire de l’art de la Faculté de Sciences Sociales et Humaines de l’Université Nouvelle de Lisbonne (IHA-NOVA FCSH) invite les visiteurs à voyager dans cet art décoratif. Un dialogue interculturel, approfondit par l’étude matérielle, technique et économique de la création textile portugaise apporte un éclairage sur les interactions entre les deux pays. L’exposition approfondit l’épopée des indiennes en Europe en explorant le parcours des manufactures d’Alcobaça. Elle offre des regards croisés sur les goûts et les usages de l’époque à travers une analyse stylistique des thèmes décoratifs. Le parcours de visite se ponctue par un ensemble contemporain de robes réalisées pour les concours et les bals de Chitas.

Une programmation riche en évènements, en visites, en ateliers, pour enfants et adultes, anime pendant 6 mois cette exposition.

Arts décoratifs, Toiles, Portugal, Exposition, Textiles, Alcobaça, XVIIIème siècle