L'Atelier des artistes. Silences, rumeurs et transferts culturels, XIX-XXIe s
L’Atelier des Artistes.
Silences, rumeurs et transferts culturels, XIX-XXIes
Dirigé par
Agnès Callu
Séminaire de recherche porté par
l’Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain (IIAC, CNRS/ EHESS)
et
l'Équipe de recherche HISTARA (EPHE/PSL)
Année universitaire 2021/2022
Le Vendredi de 12h à 14h à l’INHA, 2, rue Vivienne 75002 Paris en Salle Mariette (RDC)
Ce séminaire doctoral entend s’engager dans une étude historique des ateliers d’artistes de 1880 à 2020. Pratiquant une sociologie des organisations qui postule que l’atelier du créateur compose une structure en soi, fonctionnelle car réglementée par des codes énoncés ou symboliques, catégorielle puisque régie par des habitus régulant les valeurs d’échanges, agissant au singulier ou selon un système collectif quand y pénètrent, outre le « maître » : les apprentis, les disciples, la/les muses, les modèles, les amis, les commanditaires, les collectionneurs etc., on avance que l’atelier fait office d’institution culturelle première. De fait, depuis son site (mobile, éphémère, multiplexe, ouvert à la mondialisation ou sédentaire comme retiré du monde), il propulse (ou non) l’artiste sur le marché de l’art le métamorphosant – souvent en dépit de lui-même – en « entrepreneur » de son travail créateur. Entendant Marc Bloch qui, toujours actuel, défend l’étude de l’attelage programmatique : « la structure et les hommes », l’enquête sociologique démarrée depuis 2016 (auprès d’une population d’artistes et de galeristes) – dont les résultats sont croisés avec l’étude quantitative entreprise sur la base de documents historiques - s’attelle à une typologie des ateliers d’artistes tels que, traversés par des catégories de modèles, ils prescrivent la tendance. En effet, depuis les ateliers - à lire comme « le cœur de la machine de création – s’opèrent les dialogues, consentis ou non avec des interlocuteurs naturels qui connaissent des transformations socio-professionnelles déterminantes. Les galeristes érudits, de la courbure 1880-1950, mutent post 1980 et, de façon massive au seuil des années 2000, en patrons de multinationales en recherche de création de « centres de profits » qui, certes, au démarrage, américains, de New York à Miami, s’installent vers l’Asie du Sud-Est, détentrice de nouveaux capitaux, ouverte à des marchés exponentiels, désinhibés devant des œuvres, certes à admirer, mais plus encore à faire circuler pour transférer de la richesse.
Au Dedans - Dans le cerne de l’atelier
Séance 1. 15 octobre 2021. « Empreintes esthétiques et héritage culturel d’un atelier familial » (Agnès Callu, IIAC, CNRS / EHESS) (Salle Mariette)
Séance 2. 22 octobre 2021. « Ariel de La Vega. Songes d’une nuit d’été à Buenos Aires» (Agnès Callu et Ariel de La Vega) (Salle Mariette)
Séance 3. 19 novembre 2021. « Nicolas Daubanes. Une fantasmatique de l’empêchement » (Agnès Callu et Nicolas Daubanes ) (Salle Mariette)
Séance 4. 26 novembre 2021. « Didier Ben Loulou. La chambre claire du voyage » (Agnès Callu et Didier Ben Loulou) (Salle Mariette)
Séance 5. 10 décembre 2021. «Alberto Cont. Couleurs et plastiques des lumières de la ville » (Agnès Callu et Alberto Cont) (Salle Mariette)
Au Dehors – Mostras, Critiques & Marchés
Séance 6. 7 janvier 2022 « La Drawing Factory. Quand l’immobilier fabrique l’espace de création » (Agnès Callu, Christine Phal et Carine Tissot, Drawing Now Art Fair) (Salle Mariette)
Séance 7. 14 janvier 2022. « Politique des FRAC. Modalités d’appropriation culturelles des ateliers d’artistes» (Agnès Callu et Pascal Neveux, FRAC Picardie Hauts-de-France ) (Salle Mariette)
Séance 8. 4 février 2022. « Itinéraire d’une collection double. Le sens de l’atelier » (Agnès Callu et Stanislas Ract-Madoux & Jean-Gabriel de Bueil, collectionneurs) (Salle Mariette)
Séance 9. 11 mars 2022. « Egohistoire d’Art Press. Élaboration d’une critique d’art médiatique » (Agnès Callu et Catherine Millet, écrivaine et critique) (Salle Mariette)
Séance 10. 18 mars 2022. « Écrire l’art. À propos de l’esthétique relationnelle » (Agnès Callu et Nicolas Bourriaud, critique d’art [sous réserve]) (Salle Mariette)