Projection : LE VOLEUR DE PÊCHES
Une histoire d'amour dans un camp de prisonniers en Bulgarie
Vendredi 5 septembre, 20h30Passé
Conditions
Adhésion obligatoire au Minikino : 2€, puis participation libre

Le voleur de pêches
— 20 h 30
LE VOLEUR DE PÊCHES
(Kradezat na praskovi)
Vulo Radev
Bulgarie / 1964 / n&b / 1h45 / vostf
D'après le roman de Emilian Stanev.
Avec Nevena Kokanova, Mikhaïl Mikhailov, Julie Walters
Nous sommes dans un camp de prisonniers. Parmi ce monde d'hommes, une femme : une seule femme, la femme d'un autoritaire officier bulgare dirigeant le camp. On s'aperçoit rapidement que celle-ci s'ennuie, n'ayant pas le droit de sortir dans le camp, étant clôturée entre les barbelés encerclant la maison où elle loge, elle attend une once de nouveauté qui arrive par dessous ces mêmes barbelés. Un homme vient alors de s'introduire dans la propriété du mari, dans quel dessein ? Tuer cet officier bulgare, le voler ? Non, seulement pour manger quelques pêches.
C'est ici que se situe l'intrigue du film, les prisonniers ne cherchent pas dans un premier temps à se révolter mais seulement à se nourrir, c'est ainsi pourquoi Ivo, le jeune officier Serbe, s'introduit là où il y a de la nourriture et au-delà de quelques pêches, il y trouve une femme attentionnée, soucieuse, contrairement à son mari, de ces hommes mourant de faim. Aucune crainte lorsqu'elle aperçoit le jeune Ivo, celle-ci se précipite pour lui chercher de la nourriture : du pain, des légumes et une empathie surprenante d'une femme pour un soldat pourtant ennemi en temps de guerre.
Ainsi se joue une histoire d'amour impossible. Risquant sa vie, Ivo n'hésite pas à braver les barbelés pour retrouver la belle. Celle-ci connait l'issue mais nourri d'un espoir dont seul l'amour en connait l'essence, elle s'éprend d'imaginer une vie éloignée de son mari, éloignée de la guerre. La fin attendu de cette dernière nourrit cet espoir mais elle symbolise paradoxalement la fin de cette aventure passionnelle.
Ainsi Vulo Radev offre un remake d'un mythe connu de tous : celui de la belle Brunhilde prisonnière de son rocher attendant la délivrance, attendant un héros : le jeune Siegfried mais malheureusement le destin s'oppose à leur union. En somme rien de nouveau, une histoire revisitée depuis plus d'un millénaire et pourtant, à travers la caméra de Radev, on se surprend à rêver, à oublier tout simplement l'issue fatale, à privilégier les moments de vies présents alors que la mort rôde.
Première guerre mondiale, bulgarie, cinéma bulgare, art et essai