L’eau sur la Terre
Notre planète Terre se distingue des autres planètes du système solaire par sa couleur dominante bleue qui couvre les trois quarts de la surface du globe. Cette couleur bleue est caractéristique de l'eau liquide qui semble couler d'abondance sur Terre. La quantité totale d'eau sur Terre est constante depuis 4 milliards d'années, avec environ 1 400 millions de milliards de m3 dont 97 % sont de l'eau salée. L'eau douce, non salée, est indispensable à toutes les formes de vie sur les continents. Bien avant l'apparition des humains, le transit d'eau par l'évaporation, les précipitations et le ruissellement a fortement participé à façonner les paysages et la nature de la surface de la Terre. C'est seulement 1% du stock d'eau qui est disponible comme eau douce liquide sur les continents Plus que le stock d'eau, c'est le flux d'eau du cycle de l'eau qu’il faut considérer pour comprendre les besoins et les ressources en eau douce. Chaque année, un flux moyen de 110 000 milliards de m3 de précipitations alimente en eau douce la surface des continents. Toutefois, la répartition des précipitations est très inégale. Seulement 40 % du flux d’eau atteint le sol et constitue l’eau dite bleue par ruissellement superficiel et par drainage vers les nappes d’eau souterraine. L'eau captée par les sols, 60% du flux, constitue l’eau dite verte qui ne peut être utilisée que par la végétation.
Pendant longtemps les besoins en eau douce des populations humaines ont été relativement faibles par rapport aux ressources naturelles. Mais depuis la révolution industrielle et l'urbanisation massive du XIXe siècle, les besoins croissants en eau douce sont devenus essentiels au développement économique et social des pays du monde. En ce début du XXIe siècle la quantité d'eau bleue nécessaire aux usages domestiques, à la production de nourriture, à la production d'énergie et à la fabrication des biens de consommations ne cesse d'augmenter. Des organisations internationales alertent sur le risque de manque d’eau potable dans certaines parties du monde qui connaissent une croissance démographique et économique, une pollution non maîtrisée des milieux aquatiques et même une pollution insidieuse des ressources. Ce phénomène pourrait atteindre au cours du XXIe siècle de nombreux pays de zones jusqu’alors épargnées. Avec le concept d’eau virtuelle, il est possible d’expliquer comment le système économique international permet à des pays de vivre avec un déficit chronique en eau sur leur territoire, grâce à l'importation de produits agricoles qu’ils ne peuvent pas produire sur leurs sols. C'est une façon de compenser la répartition très inégale des précipitations sur les continents.
Il est alarmant de constater qu’actuellement, dans le monde, 70% des eaux usées ne sont ni collectées, ni traitées. Beaucoup de ces eaux grises repartent directement dans le cycle naturel de l'eau ce qui n'est pas sans conséquence sur la vie des milieux aquatiques et sur la qualité des ressources en eau.
Depuis quelques années la chronique des catastrophes hydrologiques, sécheresses, inondations, pollutions, etc. occupe la une de l'actualité mondiale et n'épargne ni l'Europe ni la France. La communauté scientifique s’accorde à prévoir pour la suite du XXIe siècle une intensification et une accélération du cycle hydrologique à l’échelle de la planète, liées au réchauffement de la surface de la Terre. Cette intensification pourrait se traduire localement par une augmentation des niveaux d’évaporation et des précipitations avec des répercussions sur la fréquence et l'intensité de phénomènes tels que les sécheresses et les inondations. (CB)