Journée mémorielle au cimétière de Garnison de Panissars- Fort de Bellegarde au Perthus:
Longtemps focalisé sur la période de la première guerre mondiale à nos jours, depuis 2021 le Souvenir Français remonte le temps en prenant en compte la période des guerres révolutionnaires, et par la même, les deux périodes impériales.
Dans les Pyrénées Orientales ce sont plus de 4000 bénévoles répartis en 62 comités qui œuvrent pour qu’un mort pour la France ne meure pas deux fois : une fois au combat et une deuxième fois dans la mémoire de ses concitoyens.
La délégation générale pour les Pyrénées Orientales s’est vu confier la veille mémorielle du cimetière de garnison du Fort de Bellegarde en 1965. Le comité du Souvenir Français du Perthus, et depuis sa dissolution, le comité de Maureillas les Illas et son président, Joël Régnier, veille sur ce « trapèze » de terre de France où reposent celles et ceux qui en ont défendu la frontière au sein de cette citadelle de pierre.
En effet, le 23 mai 1965, lors du congrès départemental du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales, le délégué général, monsieur Labatut, précisait « qu’il existe au Perthus, au col de Panissars un cimetière militaire du temps de Louis XIV qui contient 33 tombes de soldats morts pour la France il y a environ 300 ans ; le Souvenir Français prend ces tombes en charge avec l’aide de monsieur Collgros président du comité local du Perthus, entouré d’un comité de jeunes. Du reste, une visite de ce cimetière figure au programme de cette journée ».
Lors de la visite du site, est évoquée la restauration du cimetière par les jeunes de la section locale, les comités national et départemental (sic).
Ceci explique la pose d’une plaque métallique bleue située à l’angle nord-ouest du cimetière, à côté de l’entrée, signalant : « SOUVENIR FRANÇAIS / CIMETIÈRE MILITAIRE DE PANISSARS / XVIIème SIÈCLE ». Alors que le premier inhumé, l’est en avril 1714…
Le « Souvenir Français » entretient depuis ce petit cimetière avec respect et vigilance, et avec le soutien de la municipalité du Perthus. Il a, dès l’origine, signalé toutes les tombes et emplacements d’une croix blanche frappée de la cocarde tricolore du Souvenir Français.
Hier, les tombes se signalaient par un petit tas de terre ou par une dalle de pierre, voire une petite plaque de cuivre, un piédestal de marbre local, un crucifix ou la base cassée d’une croix de fer.
Aujourd’hui, après sa mise en valeur, le mur d’enceinte a été consolidé, les pierres tombales en granit ont été restaurées, les croix blanches détériorées remplacées, les tombes sont marquées par le cadre blanc des sépultures des morts pour la Patrie ; la croix de fer forgé des mines des hauts cantons, scellée dans deux meules de moulins à huiles, l’une de tradition française et l’autre de tradition catalane, a retrouvé son éclat métallique d’antan. Et surtout, les 101 noms des inhumés, défenseurs du Fort de Bellegarde, encadrent cette croix. Un panneau renseigne le promeneur sur l’histoire de ce site exceptionnel qui mêle les sépultures des militaires et celles des membres de leur famille.
Car la force morale du soldat, et son courage au combat, reposent en grande partie sur le soutien de sa cellule familiale. Or pour la garnison de Bellegarde, le militaire tenait son poste « en famille ». En cas d’attaque il défendait sa patrie, mais il avait aussi conscience que la chute du fort entrainerait aussi la capture de sa famille, son épouse, de ses enfants. Les 101 membres civils et militaires de la garnison listés par monsieur Raymond Perez sont aujourd’hui dans notre Mémoire. Nous pouvons imaginer la vie au sein du fort de toute une communauté, officiers, sous-officiers, soldats, ouvrier, vétérans, épouses, veuves, enfants, aumôniers.
Maurice Genevoix, héro de la Grande Guerre, écrivait « Il n'y a pas de mort. Je peux fermer les yeux, j'aurai mon paradis dans les cœurs qui se souviendront. »
Nous nous souvenons d’eux …Ils vivent en nos mémoires.