un projet partenarial, sportif et éducatif qui structure la programmation et donne du sens, et de l'ambition, aux apprentissages en EPS. Une maraine de haut niveau Audrey MERLE
Le triathlon baptisé « Challenge Audrey Merle : du défi sportif au défi citoyen » est préparé par 22 classes de cycle 3, dont 4 classes de 6e et des élèves d'ULIS. Il se déroule sur le temps scolaire et périscolaire, avec un encadrement renforcé et une préparation matérielle minutieuse.
Audrey Merle est une athlète de haut niveau :
championne du monde espoir de triathlon en 2015, elle a participé aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Tout au long de l’année, elle échange avec les élèves (visite en classe et correspondance internet) et répond
à leurs questions sur les principes de l’entraînement, sa vie quotidienne de sportive de haut niveau, ses études, ses projets…
L’installation, le protocole et le déroulement donnent à l’événement un caractère exceptionnel à l’épreuve, mais sa préparation facilite l'engagement de tous les élèves dans l'effort et permet à chacun d’y exprimer pleinement
ses capacités.
Pour aider ceux qui demeurent en grande difficulté dans l’une des activités, ils peuvent demander à un camarade d'être un joker qui viendra les assister, voire les suppléer sur une partie de l’épreuve. Toutefois, l'engagement
collectif et le contexte de l’épreuve finale incitent le plus souvent à puiser dans leurs ressources pour ne pas recourir à cette aide.
Des séances préparatoires
Afin de se préparer tout en renforçant l’engagement dans l'activité, des séances sont conçues pour faire vivre des émotions sportives
assez proches de celles de la rencontre :
• deux classes sont présentes sur le site (espace naturel jouxtant une piste d'athlétisme) ;
• le parc à vélo est organisé (barriérage) avec une entrée et une sortie matérialisées ;
• chaque élève reçoit un porte-dossard et un dossard ;
• la ligne d'arrivée est constituée d’une banderole qui marque la fin du défi ;
• les élèves arrivés attendent leurs camarades et font une haie d'honneur ;
• la présence d’adultes encadrants formés est renforcée.
Les élèves verbalisent leurs ressentis 1 à chaud, puis les consignent avec les résultats de leurs défis personnels (distance et temps en natation, cyclisme, course à pied) dans un carnet de bord individuel qui les accompagne toute l’année. Des discussions en classe, en amont ou en aval des séances, permettent également aux élèves de mieux étayer leur choix afin que, progressivement, ils soient capables de choisir le défi dans lequel
ils vont s’engager
Afin de renforcer les liens entre EPS et l’enseignement moral et civique, ainsi que les projets interdisciplinaires, des défis sont proposés aux classes : confection de banderoles pour le défilé inaugural des classes, création
d'affiches et de cartons d'invitation, constituent des supports d’investigation orientés vers un thème commun, permettant un travail interdisciplinaire : corps et lecture oralisée (français), arts et corps en mouvement (enseigneenseignements artistiques), engagement dans la production d'oeuvres en arts et exposition jours du challenge ( Pentathlon des Muses).
Autonomie et responsabilisation
De la cérémonie d’ouverture (9 heures) à la remise des récompenses (15 h 30), les enfants connaissent précisément leur emploi du temps, structuré en séquences de 40 min.
Avant de se présenter au départ de la natation, ils installent leur vélo à son emplacement et préparent, posés à côté, leur dossard, leurs baskets et leur tee-shirt. Sans temps mort, ils participent aussi aux tâches d’organisation : ramassage du matériel, rangement des vélos, distribution d’eau et comptage des tours effectués par les autres concurrents. Ils sont également spectateurs à des moments bien identifiés. L’unité de lieu (les parcours de cyclisme et de course à pied sont tracés autour de la piscine) rend cette
organisation possible.
Moments de partage
Une discussion systématique sur le « gagner/ perdre » et le dépassement de soi-même, précède le départ et suit l'arrivée. Les enjeux restent liés à la préparation et l’engagement de chacun, résultant de l’apprentissage
et de la préparation collective de chaque classe. Si, pour Émilie 2, « gagner, c'est pouvoir réaliser l'enchaînement vélo et course à pied, passer la ligne d'arrivée en ayant fait de son mieux ou donner son maximum, avec le
sourire ou en tapant les mains de ses camarades », Lucas cherche à « faire le meilleur temps possible » et Jessica « à améliorer [son] temps d’entraînement ».
Malgré la préparation, le jour J constitue un événement exceptionnel, et certains, tel Jimmy, ont besoin d’être confortés : « cela va
être difficile, mais je suis sûr que si tu fais un effort, tu peux y arriver ! ».
Un réseau associatif et institutionnel porte et soutient le projet, fédéré par une convention structurée autour des valeurs d’excellence, de respect et de solidarité.
Un groupe de pilotage coordonne les différentes actions : il comprend des représentants des partenaires locaux (ville de Rochefort, service enfance,
bassin nautique), institutionnels (Éducation nationale, Jeunesse et sports-CNDS, ÉSPÉ), associatifs (USEP, CDOS, Océan triathlon, Coeur de sport 17, ligue Nouvelle-Aquitaine de triathlon) et scolaires (écoles et collèges
participants).
Un mécénat local permet son équilibre financier. Dans ce cadre, une éducatrice sportive intervient sur les temps scolaires, périscolaires (Ludathlon organisé pendant les vacances scolaires) et hors temps
scolaire. Sa participation à l’encadrement de rencontres USEP et au sein de l'école de triathlon (labellisée FFTri) favorise une continuité des pratiques. Enfin, le service enfance de la ville de Rochefort a désigné une éducatrice
sportive référente du projet.
Outre la visibilité et le rayonnement des apprentissages réalisés en EPS, le défi triathlon scolaire a un effet d’entraînement et d’émulation : il a ouvert l’école sur l’extérieur et changé le regard porté sur elle .