Des graffitis de bateaux ont été trouvés en 2022 dans une grange sur les bords du Cher. Datés entre 1720 et 1804, ils sont gravés sur du plâtre dont la facilité de gravure a permis des détails inédits, mais surtout de confirmer que, loin du fleuve Loire, les bateliers ont les mêmes pratiques et forment une communauté qui se reconnaît ligérienne.
Les périodes de navigation sur les rivières étaient dépendantes des hautes et basses eaux, les mariniers devaient donc parfois attendre de longues périodes pour pouvoir naviguer. Loin de chez eux et de leurs familles, ces équipes d’hommes, avaient souvent mauvaise réputation auprès des riverains. Désœuvrés, scrutant la rivière, les bateliers en attente d’embarquement (auteurs de ces graffitis de Vallon) logeaient apparemment chichement dans ces granges proches de la rivière.
L’architecture des bateaux est détaillée et répond, à de rares exceptions dues à la spécificité de telle ou telle rivière, aux modèles de la Loire. On y retrouve des noms de bateaux, de villes, de personnes, des dates, des opinions personnelles et des formes de manœuvres typiquement ligériennes.
Olivier Troubat, archéologue, reviendra sur ses découvertes qui mettent en lumière les liens existants entre les mariniers du Cher et ceux de la Loire, confirmant cette appartenance à une véritable communauté des gens de l’eau.