Bien sûr, tout homme est une sorte de petit roi au centre de son univers…
Le Roi Béranger est avant tout, comme chacun de nous, un homme viscéralement attaché à la vie et au monde qu’il a construit autour de lui. Quel être humain n’est pas tour à tour désinvolte, tyrannique, amoureux, injuste, généreux, angoissé, jouisseur, égoïste?
Mais voici que Béranger doit entendre la vérité : Le temps est venu. Si son univers s’écroule, si son royaume se désagrège, c’est qu’approche la fin.
Tiré à hue et à dia par ses deux épouses baroques, Béranger fait l’apprentissage de sa prochaine disparition, sous le regard de son imperturbable médecin-bourreau,
de sa malicieuse servante et de son pittoresque garde.
Cette œuvre majeure du XXe siècle, en forme de parabole tragi-comique, emprunte le chemin de l’humour pour nous toucher au cœur. Et quel humour ! Décapant, poétique, désarmant, inattendu, il nous mène droit vers «une sorte de libération de notre angoisse» comme le confiait Ionesco lui-même.
Et n’oubliez pas : «Le printemps qui était là hier… nous a quittés il y a deux heures trente.»
Christophe Lidon