Histoire de l'église
Trésor emblématique de Wimereux depuis près de 160 ans : l’église de l’Immaculée Conception est de style « XIIIe siècle » (néo-gothique administratif). Elle a été édifiée dans les dunes de sables du Hameau de Wimereux, commune de Wimille à l'époque, sur les vestiges abandonnés du Camp que Napoléon, 60 ans plus tôt, avait installé pour envahir l'Angleterre. La construction du Chemin de Fer attira alors en ce début de seconde moitié du XIXe siècle, sur cette bande côtière inexploitée par les cultivateurs de Wimille, la bourgeoisie industrielle de Lille et le monde artistique parisien, qui se mirent à construire des "chalets" dans les dunes, attirés par l'aspect sanitaire de bains de mer en vogue à l'époque. L'abbé Lebègue, curé de Wimille, s'inquiéta du sort des âmes de ces nouveaux habitants qui ne se rendaient pas à la messe dominicale, trouvant l'église de Wimille trop éloignée. Il décida donc d'ériger avant même la création de la commune de Wimereux, une chapelle dans les dunes le 17 novembre 1866. Wimereux s'agrandissant, attirant aussi l'aristocratie anglaise (avec son casino, son golf, son terrain hippique et ses grands hôtels), l'église devenait trop petite et fut agrandie en 1904. Elle a souffert par la suite de tirs d’obus à la libération en septembre 1944. Couverture et maçonnerie sont refaites en 1953-54. L’aménagement intérieur est modernisé (1958- 1967), par le curé, le R.P. Henry Delpierre. Du mobilier d’avant-guerre demeurent la splendide voûte en berceau ogival lambrissée peinte en 1886 par l’Abbé Hoffmann (et en 1939 pour l’extension de 1904), l’orgue de facture anglaise (1870) classé Monument Historique (en 1987) et restauré (en 1998), des statues (Notre-Dame de Boulogne, le calvaire), les stalles (1906) et les lambris du chœur (1938). A partir de 1958 s’ajoutent : les vitraux de Henry Lhotellier et Maurice Rocher, des sculptures de Jean Lambert-Ruccki, Nicole Hémard, et Claude Gruer.
Les vents marins et l’air salin ont attaqué ce bel édifice en pierres du pays (Baincthun, Marquise). Les fuites de la couverture en ardoises ont abîmé les lambris de la voûte. Des lézardes ont fragilisé les contreforts et le clocher.
Les murs extérieurs et intérieurs se sont abîmés. La peinture intérieure (1957, 1982) ont enfermé l’humidité dans la pierre calcaire, phénomène aggravé par l’accumulation de vapeur d’eau du chauffage au gaz. Les vitraux étaient en péril, déformés par des ferrures oxydées et dilatées.
En 2013, l’Association des Amis de l'église a été créée, répondant à l’inquiétude d’un groupe de Wimereusiens préoccupés par le mauvais état de santé de l’édifice. Et cela après que soit connu le coût des soins à apporter, qui dépassait les capacités de la commune, propriétaire du bâtiment. L’urgence de restaurer ce patrimoine a été confirmée en 2016 après l’expertise d’Etienne Sintive, architecte du patrimoine et conseiller technique de la Ville.
Des moments importants de l’histoire de Wimereux, et de l’histoire des familles qui ont construit et fréquenté cette église, s’y sont déroulés. Ces familles sont parfois maintenant dispersées dans l’ensemble de la région, ou du pays, ou à l'étranger, mais aiment revenir se retrouver auprès de leur église. Cet édifice demeure le témoin précieux de ces moments chers aux cœurs des Wimereusiens et des habitants des Hauts-de-France. De nombreuses personnes d’horizons bien différents, habitants, résidents secondaires, ou de passage, venant parfois de l’étranger, ont aussi appris à l’apprécier. La restauration en cours de cet édifice ne profite donc pas qu’à un petit cercle restreint de privilégiés. Elle profitera aux touristes, en quête d’art ou de spiritualité, fréquentant de plus en plus la Côte d’Opale, le Grand Site de France des Deux-Caps, et la station balnéaire de Wimereux, et aussi naturellement à ceux qui fréquentent régulièrement l’église dans le cadre de son affectation cultuelle.
L'église de Wimereux est fermée au public depuis février 2019 date de démarrage des travaux de restauration. Depuis cette date, plusieurs phases de restauration ont été achevées ou sont en cours : les couvertures en ardoises, les vitraux et murs extérieurs. Il restera la restauration intérieure, qui permettra bientôt, une fois achevée, la réouverture définitive de l'édifice au public, qui sera suivie de la restauration de la façade côté parvis et du clocher attenant.