Château de Roquevaire
Château, 30610 Sauve
Le château de Roquevaire est un bâtiment construit au XVIIe siècle sur un site d’occupation plus ancienne (citation d’un mas à la fin du XIIIe siècle, en proximité immédiate de l’ancien « castrum salavense»), par Henry Delmas abbé commanditaire de l’abbaye Saint-Pierre-de-Sauve qui le détenait en bien propre. Construit dans un style rappelant la période médiévale (pont-levis, défenses en archère, pierres à bossage …) l’ensemble du château et son environnement de jardins en terrasses évoquent aussi par la présence d’une enceinte complète, par le soin apporté à la collecte de l’eau (buffet d’eau, salle de fraîcheur), par la présence d’une orangerie et de plantes exotiques ou rares (tulipes de Lécluse), le mythe du Paradis perdu et du jardin d’Eden, sans doute cher à l’abbé.
Ce site clos, où il pouvait se recueillir, à l’écart de son abbaye et de ses charges dans la ville de Sauve, rappelle l’antique hortus conclusus, le jardin clos de l’âme du Cantique des Cantiques. D’ailleurs n’avait-il pas fait inscrire, au-dessus de la porte d’accès au site, la devise « In urbe omni, in deserto mihi » (à la ville je suis à tous, au désert je suis à moi) ? Ce site constituait sans doute un lieu de réflexion où l’abbé disposait d’une bibliothèque richement garnie d’ouvrages et d’œuvres d’art.
Les guerres de religion ont été fatales au bâtiment incendié dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1703, par les troupes du chef camisard Rolland. Sans doute déserté par l’abbé âgé, le bâtiment effectue un passage rapide entre les mains des seigneurs de Vibrac. À partir de 1725 et pendant deux siècles, il est le lieu de sépulture d’une famille protestante de Sauve, puis la propriété éphémère de l’écrivain sauvain Jean Germain. Il a fait, depuis plusieurs années, l’objet de multiples rénovations pour le maintenir en l'état.
Tags
Château, hôtel urbain, palais, manoir
Accès
Accès uniquement par sentier pédestre à partir du centre du village de Sauve (fléchage en place) et à 15 minutes de celui-ci. En raison des aménagements du centre ancien de Sauve, le stationnement doit obligatoirement être sur la place de la Vabre. Avant le pont franchissant le Vidourle et l’entrée du village.
©Armand Boyat