L'abbaye de Perseigne ouvre ses portes

"A la découverte de l'ordre cistercien à l'origine de l'Abbaye"

*Le réalisateur, sarthois d’origine, Cyrille Langevin, présentera trois documentaires inédits sur l’histoire et l’univers cistercien, l’ordre monastique à l’origine de la création de l’Abbaye de Perseigne.

Le samedi 16 septembre à 10H30 sera aussi l’occasion de présenter officiellement, lors d’une conférence de presse, le programme du grand rendez-vous de 2023 : Les 100 ANS de la colo !...

« Ya pas qu’les 24 Heures du Mans, qui vont avoir 100 ans en 2023 ! »

Pour ceux qui ne le sauraient pas, le décor de l’abbaye de Perseigne abrite depuis 1923, et sans discontinuer, la plus vieille colonie de vacances encore en activité sur le territoire français.

L’abbaye... Le Pitch de son histoire...

Fondée en 1145 par Guillaume III Talvas, comte d’Alençon et baron du Saosnois. Elle est la première abbaye cistercienne fondée dans le Maine. Elle fut rapidement florissante. Il se dit même que l’abbaye aurait reçue la visite du roi Saint Louis qui, en signe de remerciements pour l’accueil qui lui avait été réservé, offrit les deux lions qui encadrent les marches de La Chapelle ? (information non attestée et non vérifiable). C’est un certain Adam de Perseigne qui va faire de l’abbaye, une des figures médiévales marquantes de tout l'ordre cistercien. Il est envoyé (ou élu?) comme abbé à Perseigne en 1188. Adam n'est pas le seul moine connu de son époque ; sous son abbatiat s'illustre également Thomas de Perseigne, mort en 1190, et connu en particulier pour son commentaire sur le Cantique des Cantiques, rédigé entre 1170 et 1189.

L'ordre cistercien promeut le travail (particulièrement celui des champs) comme valeur cardinale. Le travail de la terre conduira l'abbaye de Perseigne à posséder dix-huit granges en 1198, la règle cistercienne concernant les granges, était que chacune ne soit éloignée de l'abbaye que d'un jour de marche au maximum, afin que les convers (« frères aux champs »), puissent assister à l'office du dimanche à l’abbatiale.
La révolution de 1789 mettra fin au rayonnement culturel et spirituel de l’Abbaye. Anéanti , le domaine fut vendu comme « bien national » en 1871.

Au fil des décennies , la propriété passa entre diverses mains et c’est le Père-Abbé Rabinel, héritier du bien qui offrira au Père Lebreton l’occasion d’y installer en 1923, une colonie de vacances pour des enfants défavorisés...

Un siècle plus tard la colonie, la plus vieille de France en activité, perdure avec le même esprit, intact, comme sa devise :
« Fructus Noster Maneat = Que notre fruit demeure »

Depuis le 4 octobre 1932, les ruines de l’abbaye sont définitivement inscrites aux monuments historiques.

Programme du Week-end

Cinéma - Expositions - Visites guidées - rencontres - Débats

Samedi 17 Septembre

9H00 Ouverture des portes et des expositions

9H15 : Mini-exposé historique de l’Abbaye et Projection Film 1 (Cîteaux, Berceau de l’ordre cistercien)

9H30 : visite guidée 1 (durée 45’) sur inscriptions préalables recommandées

10H15 : accueil café conférence de presse

10H30 : Conférence de presse de présentation des 100 Ans de la colo de Perseigne : « 2023… l’autre centenaire » qui se déroulera le samedi 9 septembre 2023 et inauguration de cette « première » journée Patrimoine à Perseigne en présence des représentants officiels (région, département, villes, diocèse) et de tous les invités du WE : conférenciers, réalisateurs…

11H15 : Collation autour de l’inauguration officielle journées du Patrimoine.

11H30 : Visite guidée 2 (autres départs 14H30 16H30 et 18H30 le samedi )

13H00 : Repas et espace Pique-nique ouvert

14H00 : Projection Film 1. (Abbaye de Cîteaux - Berçeau de l'ordre Cistercien) suivie d’un débat en présence du réalisateur et d’historiens.

16H00 : Projection Film 2 : La voix des anges suivi d’une rencontre avec le réalisateur

17H30 : Projection film 3 : Abbaye d’Hautecombes et la communauté du chemin neuf, suivi d’une rencontre avec le réalisateur et anciens membres de la communauté (sous réserve)

Dimanche 18 septembre

9H00 : ouverture du site

9H30 : Projection film 2 : « La voix des anges » suivi d’une rencontre avec le réalisateur et un expert en acoustique (Le Mans Sonore)

9H30 : visite guidée (45’ maximum). (Départ visites 11H30 14H30 16H30 (sur inscriptions préalables)

11H00 : Projection Film 1. (Abbaye de Cîteaux - Berçeau de l'ordre Cistercien) suivie d’une table ronde autour de l’histoire de Perseigne

De 12H00 à 14H00 : Pique-nique champêtre autorisé sur place

14H00 : Projection « En route pour Perseigne » de Flavien Demeure (90’)

15H30 : Table ronde/rencontre autour de la colonie de Perseigne dans l’histoire de l’abbaye « De l’Abbé Lebreton au XXIeme siècle »

16H30 : Projection Film 3. Abbaye d’Hautecombes et la communauté du chemin neuf

18H00 fermeture du site

Extraits de l’histoire de l’Abbaye...

de l’origine à nos jours *

Au cœur de la forêt une clairière et dans cette clairière, quelques moines ont élu domicile. L’abbaye de Perseigne est une abbaye fille de l’abbaye de Citeaux, elle-même située en Bourgogne et fondatrice de l’ordre cistercien. Fondé en 1098 et officiellement approuvée en 1119, cet ordre propose une application plus stricte de la règle de Saint- Benoît. Les moines recherchent le silence et l’isolement, deux caractéristiques bien présentent dans la forêt de Perseigne au moment de la fondation de l’abbaye.

Guillaume dit Talvas héritier par sa mère des terres de Ponthieu proche d’Abbeville mais descend en revanche par son père de la famille de Bellême propriétaire des terres sur lesquelles s’étend la forêt de Perseigne.
Pourtant, si c’est Guillaume qui donne les terres, on peut penser que l’inspiration de cette décision vient plutôt de sa femme, Hameline. En effet, Hameline est la fille d’Eudes Borel, duc de Bourgogne, qui a lui donné les terres permettant la fondation de l’abbaye de Citeaux.
Guillaume Talvas donne une grande partie des terres de l’abbaye, ce n’est pas le seul donateur ! Il faut fournir aux moines des moyens de subsistance. D’ailleurs, l’abbaye de Citeaux n’envoyait pas de moines s’il n’y avait pas sur place tout ce qui était nécessaire à leur survie. Dans la charte de 1145, Guillaume confirme donner une partie de la forêt, un étang, des vignes, des terres à cultiver... Les conditions sont donc idéales pour que les douze moines envoyés puissent s’installer en ces lieux. Les bâtiments ont été construits suivant le plan habituel des abbayes cisterciennes fondées à la même époque. C’est-à-dire, toujours d’après Gabriel Fleury :
Ces bâtiments sont restés quasiment les mêmes jusqu’au XVIIIe siècle ou des travaux changent grandement l’aspect de cette abbaye séculaire. A la Révolution, l’abbaye est pillée et en grande partie détruite. Nous pouvons imaginer son profil grâce à une aquarelle peinte par Gaignières en 1695 ou l’intérieur en allant admirer le retable de l’abbatiale aujourd’hui conservé dans l’église de Monhoudou.

L’ÉVOLUTION DE L’ABBAYE A L’ÉPOQUE MODERNE
Après Adam de Perseigne, d’autres abbés se succèdent et apportent avec plus ou moins d’application, le secours spirituel à leur communauté. A côté de ce support spirituel, les abbés étaient chargés de gérer les importants revenus tirés des fermes et autres terres appartenant à l’abbaye. Cette gestion est de moins en moins régulière jusqu’à l’abbé Catherin de Chahanay. Ce père abbé eu comme projet de lever par la force des impôts dans la paroisse de Saosnes ce qui allait largement au-delà de ses prérogatives. A sa mort en 1551, le pouvoir royal décide de mettre l’abbaye de Perseigne sous le régime de la commende. Le roi avait donc le pouvoir de nommer un abbé laïc ou dans le clergé séculier. Celui-ci recevait les revenus de l’abbaye et était chargé de redistribuer l’argent suivant les besoins. La communauté était elle gérée par un prieur.
L’abbaye de Perseigne poursuit ses efforts tout au long du XVIIIe siècle même si les plus grands intellectuels de la communauté sont amenés à la quitter pour exercer d’autres fonctions comme prieur dans d’autres abbayes ou comme enseignant au collège de Bernardins. Ils ne sont qui 8 quand les événements de la révolution arrivent jusqu’à la forêt de Perseigne. Ils sont chassés des bâtiments qui sont vendus comme biens nationaux et réduits à l’état de ruine. Le terrain change régulièrement de propriétaire avant de reprendre vie dans les années 1920.

* Source : Marie Pitete, Responsable des Archives Historiques, Diocèse du Mans (émission radio RCF Le Mans)