Eglise Saint Georges de Basly

L'église de Basly n'offre d'intéressant que sa tour romane placée à l'extrémité occidentale de la nef. La porte de cette tour, principale entrée de l'église, n'a pas d'impostes ; elle est décorée de tores se prolongeant sans interruption depuis la base jusqu'au sommet. Au-dessus du premier ordre, la tour est décorée de deux rangs superposés d'arcatures ; les unes courtes et sans colonnes, les autres allongées avec colonnettes à chapiteaux romans. La pyramide à quatre pans qui couronne le tout a été refaite postérieurement en grande partie ; le centre seulement peut être ancien.

Le vestibule qui existe sous la tour est voûté ; la voûte est fortifiée par des arceaux croisés à plein-cintre.

La nef et le chœur ont été repris en sous-œuvre ; ils offrent d'ailleurs si peu de caractères qu'il serait difficile d'en indiquer l'âge.

On lit extérieurement sur le mur du chevet l'épitaphe d'un curé, nommé Vrard, décédé le 24 janvier 1815, âgé de 74 ans, lequel avait été pendant 39 ans curé de la paroisse.

L'église de Basly est sous l'invocation de St. Georges ; l'hôtel-Dieu de Caen en avait le patronage ; le curé percevait la moitié de la dîme ; l'autre moitié appartenait au chapitre de la cathédrale et à l'abbaye de Saint Wandrille depuis l'an 1024, en vertu d'une donation du duc Richard II.

Résumé de l'histoire protestante à Basly

L'autorisation de construire un temple à Basly ne fut accordée que le 8 février 1652. Jusqu'alors le droit d'exercice avait toujours été contesté. Jusqu'en 1672, le temple de Basly fut pourvu de deux pasteurs. Pierre Bayeux (décédé en 1675) et Benjamin Binet, qui tinrent scrupuleusement les registres des Censures du Consistoire et de l'Etat Civil. Ces registres ont permis d'esquisser l'organisation de l'église de Basly - Bernières.
Privés de toute aide officielle depuis 1631, les pasteurs n'avaient que deux sources de revenus, les contributions des fidèles et les rentes léguées au Consistoire. Par testament déposé devant notaire à Caen, le 15 mai 1638, Pierre Poulain, sieur de Calix, donnait «cent livres de rentes pour entretenir un pasteur dans l'église de Bernières»; le testateur prévoyait que cette église pourrait être transférée à Basly, ordonnait que, dans ce cas, la rente continuerait de lui être versée; mais que, si l'église de Basly venait elle-même à disparaître, la rente alors serait dévolue à l'église de Caen et employée à l'entretien d'un jeune homme se destinant au ministère pastoral. Les pasteurs de Basly et Bernières touchaient quatre cents livres et ne prélevaient aucun droit sur les mariages et les baptêmes.
Nombreux étaient les fidèles qui fréquentaient le temple de Basly. Si nous relevons le nombre de baptêmes enregistrés chaque année, nous pouvons constater que de 1655 à 1664, une trentaine de baptêmes étaient célébrés en moyenne chaque année ; ce qui représentait un millier de fidèles environ. Dès que Louis XIV décida de régner par lui-même, les persécutions et les vexations reprirent ; certains Réformés cédèrent à la crainte ou aux promesses et abjurèrent. La moyenne des baptêmes décrut lentement pour s'établir à une vingtaine par an.
Après la paix de Nimègue, la persécution redoubla. Les abjurations de Catholiques furent interdites par un Edit de juin 1680 ; des abjurations avaient eu lieu à Basly. Le 11 décembre 1679, un arrêt ordonna la destruction du temple de Basly. Dès qu'ils connurent la nouvelle, les fidèles, dirigés par le pasteur Binet, entreprirent eux-mêmes la démolition de leur église le 23 janvier 1680; ils évitaient ainsi que les matériaux de démolition ne tombassent aux mains des Catholiques.