Un jardin de peintre : fleurs d’Amélie Cossard (1796-1852)
Visite libre du nouvel accrochage du cabinet des arts graphiques.
Issue d’une grande dynastie de peintres troyens, Amélie Cossard reste pourtant mal connue. Ses dessins de fleurs sont les seuls vestiges de son œuvre conservés au musée. Son statut de femme l’aurait-elle freinée dans sa carrière artistique ? Ses œuvres dénotent pourtant un vrai talent, et il semble que sa formation artistique n’ait pas été négligée.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la peinture de fleurs est à l’époque largement pratiquée par des hommes : elle est essentielle à l’ornement des objets d’art, qui pullulent dans les intérieurs bourgeois. Du reste, au début du 19e siècle, les femmes ont accès à la formation de peintre, exposent dans les salons de peinture, sont reconnues par la critique, forment elles-mêmes des ateliers de renom.
Amélie Cossard expose elle-même une aquarelle au prestigieux Salon de peinture et de sculpture de Paris, en 1833, et elle réside dans la capitale, là où se font les carrières artistiques. Son père fréquente les artistes en vue de l’époque, comme Antoine Gros ou David. Peut-on imaginer sa fille privée de toute formation de peintre dans ce contexte ?
Amélie Cossard réalise aussi des portraits, un art où les peintres femmes sont reconnues, dans le même style que son père. Sa trace se perd cependant, et l’histoire de son œuvre reste encore à écrire.
Ces gouaches seraient-elles des études préparatoires à des tableaux de bouquets de fleurs, très à la mode à l’époque ? Amélie Cossard montre en tout cas un réel plaisir à représenter les merveilles de la nature, dans le goût des planches de botanistes du 18e siècle.
A découvrir jusqu’au 17 octobre.