Marc Favreau, de son nom d’artiste Sol, est un clown québécois aujourd’hui disparu qui, à l’instar de Devos, de Queneau, de Boby Lapointe, jonglait avec les mots pour nous parler de l’état de la planète dans un grand éclat de rire. 

Marie Thomas se réapproprie le rôle avec jubilation et endosse les oripeaux de l’auguste pour faire revivre les mots de ce clown philosophe et poète.Elle y parvient de façon magistrale et nous entraîne dans son univers textuel composé de mots incongrus, conjugués bizarrement, mélangés, qui parfois même n'existent pas. Et pourtant, sous la drôlerie de la langue se cache une vraie pensée qui décrit le monde tel qu’il va… ou ne va pas.

Le génie du spectacle réside bien sûr dans le texte vif, pétillant, mais c’est le jeu de la comédienne qui permet de l’entendre et d’en percevoir la dimension humaniste. Son personnage, sous ses aspects naïfs, à la fois gai et mélancolique, lui donne toute sa richesse et laisse apparaître sous la légèreté du propos, une gravité évidente.