LE PROGRAMME
Le programme de ce concert met en lumière deux chefs-d’œuvre pour piano et instruments à vent, issus de contextes historiques et esthétiques distincts, mais réunis par une même exigence d’équilibre et de raffinement dans l’écriture chambriste. D’un côté, l’élégance classique de Mozart ; de l’autre, la richesse romantique d’un compositeur méconnu : Ludwig Thuille.
Un dialogue à travers les siècles… Si Mozart offre une perfection classique dans l’équilibre des voix et l’expressivité, Thuille prolonge cette tradition avec la densité et les élans lyriques du romantisme tardif. L’un invente une forme, l’autre en explore toutes les possibilités. Deux œuvres singulières, écrites à plus d’un siècle d’écart, mais qui révèlent toutes deux l’inépuisable richesse du dialogue entre piano et vents.
Wolfgang Amadeus Mozart (1756–1791)
Quintette pour piano et vents en mi bémol majeur, K. 452
Composé en 1784, ce quintette – seul du genre dans l’œuvre de Mozart – fut considéré par lui-même comme l’un de ses chefs-d’œuvre : « Le meilleur que j’aie jamais écrit », confie-t-il dans une lettre à son père. Pensé comme un concerto de chambre, il unit avec une grâce incomparable le piano au hautbois, à la clarinette, au cor et au basson, dans un dialogue d’une clarté et d’une souplesse exemplaires.
L’œuvre s’ouvre sur une introduction majestueuse (Largo), suivie d’un Allegro foisonnant en idées thématiques. Le Larghetto, d’une rare intensité poétique, révèle toute la subtilité harmonique de Mozart et l’art du dialogue instrumental. Enfin, le Rondo final, tout en légèreté et en invention, mêle grâce, humour et virtuosité.
Ludwig Thuille (1861–1907)
Sextuor pour piano et vents, op. 6
Contemporain de Mahler et ami d’enfance de Richard Strauss, Ludwig Thuille fut un pilier de l’École de Munich. Professeur respecté et pédagogue influent, il laisse une œuvre marquée par un romantisme noble et structuré. Son Sextuor, composé entre 1885 et 1887, demeure sa pièce de musique de chambre la plus célèbre.
Dès sa création, l’œuvre fut saluée, notamment par Richard Strauss, qui encouragea Thuille à la présenter au prestigieux concours Beethoven de Vienne. Structurée en quatre mouvements, la pièce fait entendre des combinaisons instrumentales riches et subtiles : du premier mouvement (Allegro moderato), construit autour d’un solo de cor héroïque et serein, au Larghetto noble et méditatif, en passant par une Gavotte fantasque et un final Vivace enjoué, le Sextuor témoigne d’un art accompli de la couleur, du lyrisme et de la forme.
Le Concert Impromptu – Ensemble conventionné Ministère de la culture/ DRAC IdF pour la période 2023-2024-2025